Une teenager US tchatte sur le net avec un photographe professionnel. Ils se rencontrent, elle insiste pour se rendre chez elle et drogue le bonhomme qui se réveille ligoté à une chaise. L'idée de départ du film (inversion des rôles) est intéressante mais malheureusement cette base ne suffit pas à en faire un bon film.
Car si la rencontre entre les deux protagonistes est assez bien amenée, le reste du film est totalement indigent. C'est un huis-clos dans lequel il ne se passe strictement rien, l'action n'avance pas et on n'apprend que très peu de choses sur les protagonistes de ce drame. Dès lors le réalisateur essaye de nous éblouir de son talent avec une palette d'effets exagérés : zooms hideux, cadrages serrés, colorisation thématique (du rouge quand il y a une odeur de sang dans l'air, comme c'est original) et autres artifices qui veulent masquer la faiblesse du propos.
S'en suit une scène de castration présumée longue et chiante comme la pluie et un dénouement complètement raté. Au final, Hard Candy est un témoignage des hantises américaines du XXIe siècle : les mecs ont peur d'être émasculé, les filles (vierges) de se faire violer et la question du is it safe ? n'a jamais été autant d'actualité. On assiste à la hantise d'un pays qui se referme sur lui, qui voit le danger partout et qui vire lentement mais sûrement à la paranoïa.