Mesrine - l'instinct de mort

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Messagepar jb » 29 Oct 2008, 11:28

Vincent Cassel incarne parfaitement Jacques Mesrine, tellement bien qu'il vampirise un peu les seconds rôles du film : A part le gros Gégé parfait en membre de l'OAS, les autres rôles sont sous exploités : influence de son copain d'enfance, rôle des parents, compagnons de cavales et femmes de sa vie sont au mieux survolée.

Plus ennuyeux, l'absence délibérée de point de vue du metteur en scène sur son personnage principal laisse sur sa faim, on enchaine les scènes d'action sans vraiment savoir ce qui motive Mesrine à orienter sa vie de la sorte. Ces défauts ne font pas pour autant de Mesrine - L'instinct de Mort un mauvais film, affaire à suivre avec la seconde partie courant novembre.
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Messagepar Bliss69 » 29 Oct 2008, 14:30

J'ai passé un bon moment de divertissement.

Cassel est parfait dans son role. Cecile de france arrive a égalé le personnage, enfin un petit peu, parce que quand même je rejoins JB, les seconds roles sont écrasés dans ce film.
En même temps ça fait ressortir le coté megalo & "charismatique" de Mesrine. Je mets charismatique entre "" parce que pour moi c'était surtout un type qui était vraiment sans scrupules, mêchant voir sadique. Je comprends mieux qu'il ait été descendu de la sorte!
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Messagepar jb » 29 Oct 2008, 15:15

Bliss69 a écrit:Cassel est parfait dans son role. Cecile de france arrive a égalé le personnage, enfin un petit peu, parce que quand même je rejoins JB, les seconds roles sont écrasés dans ce film.

C'est hélas souvent le cas dans les biopics, non ?

En même temps ça fait ressortir le coté megalo & "charismatique" de Mesrine. Je mets charismatique entre "" parce que pour moi c'était surtout un type qui était vraiment sans scrupules, mêchant voir sadique.


Lis le bouquin du même nom dont est inspiré du film et ton jugement sur lui sera encore plus négatif. Cette première partie épargne quand même vachement Mesrine, vu que la réalisation ne donne jamais son point de vue.

Je comprends mieux qu'il ait été descendu de la sorte!


ça c'est un autre débat qui tient plus à la suite qui sort en novembre.
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Messagepar dave1er » 29 Oct 2008, 15:43

J’ai personnellement trouvé ce film très bon. La réalisation est remarquable, et le monteur du film mériterait une statuette car il a un sens du cut assez fascinant, même si la pratique du split-screen commence à se propager un peu trop en ce moment. La musique originale qui accompagne le film est plutôt réussie. Les acteurs s’en sortent tous avec les honneurs - même notre Gégé est crédible, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un bon paquet de films. Cassel est un choix judicieux, même si je trouve qu’on commence à le voir un peu trop souvent cantoné dans des rôles de personnages sanguins. Juste après « les promesses de l’ombre », c’est un peu redondant. Je sais qu'il a la gueule de l’emploi, mais justement, cela devient un peu trop évident.

jb a écrit:on enchaine les scènes d'action sans vraiment savoir ce qui motive Mesrine à orienter sa vie de la sorte.

Jean-François Richet nous donne quand même quelques indices qui laisse imaginer pourquoi cet homme passe petit à petit du côté obscure : traumatisme post-guerre d’Algérie, rejet de la cellule familiale avec cette haine pour son père et sa supposée collaboration avec les allemands, mauvaises fréquentations (il replonge dans le gangsterisme quand il perd son boulot de maquettiste).

Bliss69 a écrit:Je mets charismatique entre "" parce que pour moi c'était surtout un type qui était vraiment sans scrupules, mêchant voir sadique.

N’oublions pas que Mesrine était une star en France à la fin des années 70, adulé par les jeunes. C’est surtout cette période d’ultra-médiatisation "positive" que les gens retiennent de Mesrine. Ce choix de faire une premiere partie qui révèle un homme ultra-violent permettra à beaucoup de réaliser l’identité réelle et souvent méconnue du personnage. Cela devrait apporter un équilibre entre les deux parties du film.
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Messagepar Bliss69 » 29 Oct 2008, 20:44

Voila qui est dit Messieurs!
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Messagepar dave1er » 07 Déc 2008, 15:15

Pour bien juger un diptyque, il est important de voir les deux parties du film. Et c'est ce que j'ai fait en visionnant le Mesrine II, soit "L'ennemi public n°1".

Cette deuxième partie est dans la droite lignée du premier, quoi que moins violente. Toujours aussi virtuose, Jean-François Richet soigne sa réalisation, nerveuse et saccadée. Gros travail sur le son également, avec des balles qui ricochent jusque sur les murs de la salle de projection.
Le deuxième volet de la saga montre un Mesrine un peu fanfaron, plus égocentrique que jamais, et guidé par des convictions politiques. La fin du film est matière à polémique, le réalisateur prenant le parti pris de montrer "sa" vision de la mort quasi-christique du bandit.

Je déplorerai toutefois deux erreurs de casting. La première est Gérard Lanvin, dont l'accent marseillais est surjoué. On n'y croit pas. La seconde est Olivier Gourmet, affublé d'une fausse barbe. Il y a un moment où vouloir absolument ajouter des gros noms d'acteurs sur l'affiche devient une erreur de casting, choix sûrement poussé par un producteur zélé. Un acteur réellement marseillais aurait sûrement été plus crédible que le Lanvin imitateur, et n'importe quel comédien à barbe aurait sûrement pu jouer un commissaire Broussard, sans avoir besoin d'avoir recours au postiche.
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Messagepar jb » 07 Déc 2008, 19:40

dave1er a écrit:Le deuxième volet de la saga montre un Mesrine un peu fanfaron, plus égocentrique que jamais, et guidé par des convictions politiques.

Lesquelles ? Richet fait dire à Charly Bauer que Mesrine ne s'en prend pas au grand capital,mais vole les banques pour ensuite acheter des belles bagnoles et des beaux bijoux
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Messagepar dave1er » 15 Déc 2008, 15:33

Je n’ai pas dit que Mesrine était intelligent et réfléchi. Comme tu le précises si bien, il est entouré de personnes qui démontrent assez facilement que son action, qu’il décrit comme politique, repose sur une idéologie plutôt brouillonne. Mais même s’il fait exactement le contraire de ce qu’il défend, Mesrine agit quand même par conviction. Il en veut au système étatique, responsable entre autres des QHS. Il en veut aux riches, pour je ne sais quelles raisons (peut-être à cause en de la condition ouvrière de son père ?). Soient des idées qui rappellent quand même celles de l’extrême gauche, mouvance alors hyper-active dans ces années là. Lorsqu’il évoque son envie d’aller s’entrainer dans des camps en Palestine ou d’aller rejoindre les brigades rouges italiennes, on voit bien qu’il se cherche une identité politique, et qu’il veut agir aussi pour une cause politique, et pas seulement pour l’argent. On est donc en face d’une personnalité plutôt ambigüe, qui ne sait pas très bien ou elle se situe dans la société.
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Messagepar jb » 15 Déc 2008, 16:08

dave1er a écrit:Je n’ai pas dit que Mesrine était intelligent et réfléchi. Comme tu le précises si bien, il est entouré de personnes qui démontrent assez facilement que son action, qu’il décrit comme politique, repose sur une idéologie plutôt brouillonne. Mais même s’il fait exactement le contraire de ce qu’il défend, Mesrine agit quand même par conviction. Il en veut au système étatique, responsable entre autres des QHS. Il en veut aux riches, pour je ne sais quelles raisons (peut-être à cause en de la condition ouvrière de son père ?). Soient des idées qui rappellent quand même celles de l’extrême gauche, mouvance alors hyper-active dans ces années là.

La révolte de Mesrine contre les QHS (bien présente dans le bouquin l'Instinct de Mort qui sert de base au film + plusieurs interviews sur le sujet) n'est jamais développée dans les deux films, elle est presque passé sous silence. On comprend qu'il a souffert en prison au Canada mais les QHS étaient aussi une spécialité française, et le film ne réussit pas à montrer que Mesrine trouve cela inhumain et que cela le révolte. Par exemple, le passage à la Santé est loupé, c'était peut-être l'occasion de montrer les conditions de vie difficiles de la vie carcérale et d'envisager un début de militantisme. De même Mesrine et François Besse projettaient (dans leur interviews) d'attaquer un QHS pour que l'opinion publique soit alertée sur les conditions de vie des détenus. Le nanard d'André Génovès sur Mesrine montrait des trucs dans ce genre et le bandit s'en prenait au ministre de l'intérieur de Giscard dans sa prose.

Lorsqu’il évoque son envie d’aller s’entrainer dans des camps en Palestine ou d’aller rejoindre les brigades rouges italiennes, on voit bien qu’il se cherche une identité politique, et qu’il veut agir aussi pour une cause politique, et pas seulement pour l’argent. On est donc en face d’une personnalité plutôt ambigüe, qui ne sait pas très bien ou elle se situe dans la société.


On pourrait aussi te répondre que Mesrine avait comme mentor un ancien de l'OAS et que dans son livre 'L'instinct de Mort', il utilise une prose raciste assez gerbante. Donc Mesrine en militant d'extrême gauche, j'ai du mal à y croire. Je crois qu'il était surtout un homme de coups qui s'associait par intérêt et qui agissait souvent seul ou en nombre réduit. Ne pas faire parti de réseaux politiques / terroristes lui a permit d'être discret et de se jouer de la police pendant longtemps.
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Messagepar dave1er » 15 Déc 2008, 16:19

Evidemment, je ferais peut-être bien de m'attaquer au(x) bouquin(s) maintenant que j'ai vu les films. Les films seuls limitent un peu ma vision du personnage.
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Messagepar jb » 15 Déc 2008, 16:51

Même le bouquin est sujet à caution, il y avait des rumeurs que ce n'était pas Mesrine qui l'avait écrit à la Santé mais je ne sais plus quel écrivain célèbre...
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Messagepar pevol » 04 Jan 2010, 17:46

Grande passionnée de la vie Mesrine, j’ai enfin pu voir le dyptique la semaine dernière sur Canal – les 2 films ont été diffusés à la suite un soir.

Premier constat, cette incroyable distribution :

Image
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Vincent Cassel - Cécile de France - Gérard Depardieu
Gilles Lelouche - Michel Duchaussoy - Myriam Boyer
Ludivine Sagnier - Mathieu Amalric - Gérard Lanvin
Samuel Le Bihan - Olivier Gourmet - Georges Wilson

Deuxième constat : manque des faits plus ou moins importants, quelques braquages non mis en scènes (il y en a eu tellement), mais aussi beaucoup moins anecdotique comme la prise en otage de la famille Petit, ne pas faire savoir que Jacques Tillier s’en était finalement sorti (peut-être parce qu’il s’appelle Jacques « Dallier » dans le film ? ).
Détail d’une grande importance, car une fois remis, Tillier a pu donner certains indices à la police :
- Mesrine à un complice.
- Ils ont parlé d’une BMW
- Celui-ci est également un ancien détenu des QHS.
- Il a un fort accent marseillais.
Les policiers parvinrent à identifier Charlie Bauer, puis à retrouver sa traçe, le filer, et finalement découvrir la planque de Mesrine. On connait la suite…

On n'arrête pas un lion avec un sifflet

Notons aussi le grand oublié de l’histoire, Lucien Aimé-Blanc, qui était présent au côté de Broussard ce fameux 2 novembre. Ce qui a eu le mérite de relancer le fameux débat sur la légitime défense. Pourquoi une dernière balle dans la tête dans ce cas là ? Aimé-Blanc s’est expliqué récemment dans l’Express pour dénoncer cela. Selon lui, ce coup de grâce n’est que pure invention. Idem pour Broussard, il a exprimé son grand mécontentement façe à la thèse épousée par Richet, c’est-à-dire celle de l’exécution du gangster par la police. La justice a écarté cette thèse en octobre 2006, en estimant que les policiers avaient agi en état de légitime défense. Je me demande comment ils ont fait pour estimer cela. En effet, les témoignages de Aimé-Blanc et Broussard n’ont aucune valeur car ils sont arrivés quelques instants après les faits.
Il parait que Charlie Bauer aurait été consultant pour le film, ceci explique peut-être cette orientation des choses et prise de partie. Il était présent à l’avant-première du film, d’ailleurs.

Image

Autres constats : plusieurs fois dans le second volet, Mesrine annonce fièrement certaines de ces idées pseudo-politiques et se fait moucher par son interlocuteur (avec Henri Lelièvre, avec François Besse, avec Charlie Bauer…). Je trouve qu’à ces moments-là (il y en a pas mal en plus), il se retrouve un peu con : tête confuse de Cassel, qui essaie de rebondir. Ca ne joue pas en faveur du personnage, sur le plan de ses idées et de ses convictions politiques.


Concernant les prises de partie, elles sont plus nombreuses dans la deuxième partie :
- la façon dont les prisonniers de la Santé se sont procurés les armes et grappin. Pour Richet, les armes sont données directement par l’avocate Christiane Giletti. D’autres versions font part d’armes planquées dans le système d’aération du prétoir (par un surveillant que Mesrine aurait réussi à soudoyer et convaincre).
- la façon dont s'est passé le guet-apens avec Tillier.
- les circonstances de la mort de Mesrine (version de la famille et amis contre version de la police).

Mon sentiment :
Mesrine a été assassiné sur ordre de l'Etat, jamais des flics n'auraient osé organiser cet assassinat sans une couverture venant du haut gouvernement.
Ils savaient que l'arrêter ne suffisait pas (multiples évasions), la solution ultime était de le tuer, et c'est ce qu'ils ont fait avec l'aval des plus hautes instances.
D'ailleurs Froussard se contredit lors d’émission spéciale de M6 : dans un premier temps il dit qu'il y a eu sommation, et quelques minutes après il dit qu'ils ne pouvaient pas prendre de risque (car Mesrine avait des grenades très dangeureuses au Napalm), sous-entendus qu'ils ne lui ont pas laissé la moindre chance. Incompatible avec la sommation, vous pensez pas ?
Et comment peut-il affirmer qu’il y a eu sommation (« bouges pas, Police ») alors que quand il est arrivé, tout était déjà joué.

Idem pour le coup de grâce en pleine tête, la police dit que ce geste n’a pas eu lieu.
Sauf que l’autopsie du corps montre 4 impacts de balle sur la face gauche de la tête (au niveau ballistique, impossible pour les tireurs postés devant lui).
Et même geste d’un policier côté Sylvia, qui en tournant la tête à ce moment là a échappé à la mort, mais y a perdu un oeil.
Au passage, le "amener le chien chez un véto" est complétement risible.
Sylvia, quand à elle, a été emmené à l'hopital Bousicaut, autrement dit, l'hopital parisien le plus éloigné de la place de Clignancourt !
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