par Sébastien Morand » 30 Aoû 2008, 20:22
OMD LIVE (chronique)
Le retour en grâce d’OMD depuis quelques temps, associé au très bon score et accueil, aussi bien du public que des critiques, de leur tournée de 2007, ont fini par faire prendre conscience à leur maison de disque qu’ils existaient. Donc, réédition de deux de leurs plus fameux albums depuis 2007 mais surtout, sortie d’un live en Cd : Architecture & Morality & More. Le premier pour eux en trente ans de carrière.
J’ai vu ce Cd à la Fnac. 16€. Honnêtement, c’est pas cher. Si tous les Cd, en particulier les nouveautés, coûtaient ce prix, il y aurait certainement moins de piratage mais c’est un autre débat. Je me suis tâté pour l’acheter sur le coup. Y’a pas beaucoup d’artistes qui me font ressurgir ce vieux réflexe de mettre la main à la poche. Mais là, OMD, quand même… Je leur dois de grands moments musicaux. Et puis en live, ça pulse bien. Je peux témoigner, je les ai vus en 1993 à La Cigale. J’ai même dansé, c’est vous dire si c’était bien ! Mais bon, je ne l’ai pas acheté. Ben oui. Même pas cher, même fan, ces 16€ sont mieux dans ma poche. La nourriture ne se télécharge pas encore…
Quelques jours après la découverte de cet album live, j’apprends qu’en plus d’un Cd, un DVD du même concert est également disponible ! Wow ! Là, c’est encore mieux. J’ai toujours en mémoire le DVD du génial concert de 1981, accompagnant la réédition « remasterisée » (comme ce mot est laid…) de l’album Architecture & Morality en 2007, avec une véritable énergie émanant de la scène et un public conquis. Le groupe était alors au summum de sa popularité mais aussi de sa créativité, avec une véritable intellectualisation de la chose.
Encore sous le choc de toutes ces révélations, j’en parle à mon pote japonais Ken, comme moi ancien new wave sur le retour et dont le nom d’OMD évoque de précieux souvenirs et un grand respect. Il me répond rapidement qu’il ne savait pas pour le DVD mais qu’il a déjà acheté le Cd et me demande si je veux l’écouter. Voilà un ami, un vrai ! J’accepte. Un p’tit coup d’iTunes (oui, il fait partie de la secte des « pommés »…) et le lendemain, j’avais un lien menant vers un petit colis zippé de moins de 100mo. Merci Ken. Remarque, avec tout ce que je t’ai filé récemment, c’était bien le minimum que tu pouvais faire…
Après écoute, l’avis du vieux fan d’OMD que je suis est très partagé. Je m’attendais à retrouver l’ambiance du concert de 1981, ou tout au moins celle de 1993, et je n’ai rien eu de tout ça. Je me suis presque ennuyé ! Le choix des chansons est étrange et leur agencement encore plus. Ça démarre très platement. Bon, passons l’instrumental Architecture & Morality qui fait figure d’intro, mais l’enchaînement avec Sealand, morceau presque expérimental, lent, très peu chanté et d’une durée de près de sept minutes, n’est franchement pas judicieux. Cela fait donc dix bonnes minutes de ronron avant que le concert ne décolle vraiment grâce à l’excellent The New Stone Age.
La majorité des titres de l’album éponyme à la tournée, ainsi que les plus gros hits du groupe, évidemment, sont là mais pas tous et on pourra là aussi tiquer sur le choix de certains, comme (Forever) Live And Die ou If You Leave, des titres très secondaires et qui marquèrent la mort d’OMD au milieu des années 80. Secrets ou Telegraph auraient été nettement préférables, car plus connus et bien plus inspirés. Un petit crochet sur les années 90 est fait avec Pandora’s Box et Sailing On The Seven Seas, même si, là également, d’autres chansons auraient pu être choisies.
La fin du concert aussi est bizarre. Conclure avec The Romance Of The Telescope, qui est à la base une face B, est une curieuse idée car cette chanson est assez peu connue et surtout, pas vraiment passionnante musicalement.
Mais tout ceci ne serait que des détails sans grande importance si ce concert en lui-même ne manquait pas cruellement d’énergie. En effet, c’est plat ! Andy ne force pas du tout sa voix, faisant tout pour éviter de monter dans les aigus. On le sent fatigué, voire malade. Il assure tout juste le service minimum. A côté du concert de 1981, où il se déchaînait tel un démon, ici, c’est un zombie. Ok, il s’est passé presque trente ans depuis, mais quand même… A propos de ça, si Andy a encore la ligne et n’a pas trop pris de coup de vieux dans les dents, les autres musiciens, eux, sont méconnaissables, en particulier Paul et Malcom qui sont devenus obèses ! C’est moche de vieillir… Le public non plus n’est pas très en forme. Plusieurs fois, Andy leur demande de chanter avec lui. Rien.
Enfin, il y a aussi le problème de la musique. Il y a très peu de nouveaux arrangements et c’est quasiment du copier-coller des bandes originales. C’est bien simple, on a l’impression d’écouter les Cd des albums ! Seules la batterie ainsi que quelques mélodies jouées live sont différentes, mais le reste, faut pas être devin pour deviner que tout a été samplé et mis sur bande. Pour la nouveauté, on repassera.
Mauvaise soirée pour le groupe ou est-ce que la tournée en elle-même était aussi plate ? Les reviews de fans laissaient pourtant augurer du meilleur. Des bootlegs live du groupe circulant en mp3, souvent avec une qualité parfaite et datant des 80’s, sont nettement préférables à ce Cd pourtant indispensable pour le fan d’OMD du fait que c’est le seul ! On l’achètera pour ça mais certainement pas pour le concert en lui-même. Depuis l’écoute de ce live, je regrette moins d’avoir loupé le groupe à l’Olympia en 2007 finalement...