par Master.inc » 24 Mar 2017, 14:54
Wouah... Wouah, Wouah, Wouah, Wouah!
Quelle claque mes amis, quelle claque.
Je n'en reviens toujours pas, c'était irréel à tel point que je me demande vraiment si j'y étais.
Ça a commencé par un questionnaire un jeudi soir auquel il fallait répondre. Ma fille de 8 ans me dit : "vas-y Papa, on le fait". Sans trop de conviction on y participe (les jeux de hasard et moi ça fait 2). Ma fille, à fond bien plus que moi, me tend une feuille où elle avait eu le temps de représenter par un dessin DM sur scène, Yan Barthès dans sa table ´tronc' et elle et moi dans le public avec un "Q" rayé aux couleurs de l'émission en arrière plan. Prémonitoire le dessin? Sûrement puisque l'on gagne 2 places! Ma fille aux anges et moi stoïque presque aussi flegmatique qu'un anglais avec un parapluie où je pense, qui m'entends dire "bon ben va falloir trouver 2 places de TGV à l'arrache pour monter à Paris. T'es d'accord ma Chérie?", ma femme toujours prête à me faire plaisir "oui pas de problème". Et vas-y qu'on réserve un OUIGO pas trop cher. Entre temps, on nous demande nos coordonnées et nos dates de naissances, que l'on fournit avec joie, mais mauvaise nouvelle les jeunes de - de 18 ans ne sont pas autorisés sur un plateau TV. Aïe, énorme déception! Ma fille en pleurs, déçue se remet toutefois assez vite de cette mauvaise nouvelle (les enfants sont de bonne constitution), mais accompagnera toutefois quand même son Papa. C'est pas tous les jours que l'on monte à la capitale et en soit, pour nous pôôôvres provinciaux, Paris, c'est déjà une bonne sortie culturelle. Notre Dame, le musée Grévin, le centre Georges Pompidou et l'exposition Gaston/Franquin, les Jardins du Luxembourg, le Bois/Zoo de Vincennes, j'ai fait mon maximum pour faire oublier à cette jeune fan en herbe qu'elle n'assistera malheureusement pas à ´ZE' concert. À tel point que, moi même, pris dans ce dépaysement total, j'en ai oublié, un peu, les raisons de notre venue. Cela dit, certaines affiches de-ci, de-là, de 3 gars en cuir noir et en moto dans la métro parisien m'ont de temps à autre rappelées les raisons de ce cours mais intense voyage. Mardi arrive et Miss Peperpotte reste tranquille avec ses petites cousines et la nounou devant quelques devoirs de ´vacances' et surtout un bon dessin animé 'Tous en scène' (quand on aime la musique...). Papa toujours aussi étonnamment stoïque (alors qu'il s'apprête à quasiment rencontrer le groupe qu'il adule depuis des années) prend la direction du métro 'Javel' et retrouve une vieille connaissance montpelliéraine rencontrée chez un disquaire quelques décennies auparavant et 2 autres nîmois rencontrés en chemin, un certain Luc Lambert et sa dulcinée. Quand le Sud se retrouve à Paris ça donne des rencontres fortuites et ça ne seront pas les seules de la soirée : Lydie et Christine également de Montpellier mais aussi Christelle de Vendée qui voyait son groupe préféré pour la première fois, imaginez un peu. Après une bonne pinte et un chameau consumé en attendant, on nous fait signer un droit à l'image, nous demande notre carte d'identité, nous oblige à nous soulager au vestiaires de nos effets personnels y compris/surtout le smartphone et nous voilà rentré sur le plateau TV, une première pour mois! Nous, en bons fans que nous sommes, nous nous agglutinons devant la scène dressée là, mais vite le chauffeur de salle nous demande gentiment de nous retourner car l'émission et en cours et le mignon petit présentateur bosse, lui, contrairement à nous. Quelques gags et bons mots plus tard, ça y est on peut se retourner. La scène est tellement proche que je n'essaye même pas de jouer des coudes pour être devant-devant (j'aurais du, car mon pote Romain l'a fait et lui a réussi à toucher la main de Gahan un peu plus tard dans la soirée). Le groupe entre en scène... mais trop top. Les hurlements de joie font vite place à un léger étonnement. C'est pas grave, c'est la TV, faut pas chercher à comprendre. On nous fait nous retourner encore vers Barthès et ses chroniqueurs pour quelques blagues supplémentaires dont ils ont le secret puis vient enfin le moment de la promo modienne. DM revient sur scène : musiciens additionnels en tête, Fletch, Martin et enfin Dave pour de bon cette fois Wouah... Wouah, Wouah, Wouah, Wouah! Et c'est parti pour "Where's The Revolution" en live à 5 mètres à peine de moi! On aura beau dire le titre est efficace et reproduit à l'identique chose qui m'a toujours bluffé chez DM sachant que leur morceaux sont tellement bardés d'électronique, travaillés et re-re-travaillés en studio, les voir et surtout les entendre jouer live c'est toujours aussi impressionnant et pour ceux qui ne les connaissent pas dans ces conditions c'est ainsi que leur musique prend toute sa dimension, vraiment! Quelle énergie, quelle puissance : la bête se réveille pour moi après 3 ans d'absence et elle est remontée. Elle a faim, elle veut bondir sur sa proie qu'est le public et celui-ci est prêt à se faire dévorer tout cru tellement c'est bon de se faire déguster ainsi. Dave est en grande forme beau comme un Dieu, Martin hyper concentré comme à son habitude mais esquissant quelques sourires à l'idée que c'est en grande partie grâce à lui que tout ce grand barnum à lieu et Fletch est flegme comme le britannique qu'il est et qu'il a toujours était.
Le morceau se termine sous un tonnerre d'applaudissements après avoir était repris par tous les fans qui connaissent déjà les paroles par-cœur. DM se défait de ses instruments et quitte la scène pour rejoindre le plateau où l'interview (et quelle interview, rôh la, la) va avoir lieu, la fosse s'écarte et moi je me retrouve dans un no man's land entre 2. Éberlué je ne sais où aller, certains du public ayant des places attitrées, je me retourne et qui vois-je se diriger vers moi? Martin! Il s'approche, s'approche, je ne peux pas rester la sans rien faire alors je m'adresse à lui et lui souhaite dans un anglais à l'accent marseillais "Welcome in Paris". Il me regarde, ne comprend pas bien ma question retire son retour de l'oreille, alors je lui réitère ma phrase de bienvenu, il hoche la tête et fini par me sourire Wouah... Wouah, Wouah, Wouah, Wouah je lui ai parlé!
L'interview à lieu, vous l'avez tous vu maintenant et vous savez quoi en penser. La rétrospective sur la carrière du groupe avec ses anachronismes aussi, puis 21h00 arrive. Les lumières se font plus douces moins agressives (Jonathan Kessler y est pour quelque chose apparement), tout le monde se retourne une dernière fois et le concert 'très très privé' commence enfin. J'ai une pensée pour ma fille qui n'est pas là mais je regarde mon pote Romain placé aux avants postes recruté à la dernière minute pour palier au désistement involontaire de ma progéniture, je triture mon alliance, une pensée également pour ma frangine sans qui peut être je ne serais pas là étant donné que c'est elle qui m'a initié à DM et c'est parti pour 45 minutes de show. Les premières notes de "Going Backwards" retentissent et pose les bases d'un album qui pour moi est le meilleur depuis SOFAD. La musique se répand dans tout le studio et s'immisce entre les spectateurs telle un serpent rôdeur en quête de sa proie. Ce morceau est taillé pour le live tout comme ceux qui vont suivre. "Nothing Inside" rétorque Gore à Gahan comme un écho lointain au contexte sociétal enclin à l'indifférence de certains face aux atrocités commises par d'autres. Cette voix porte haut et résonne fort! "So Much Love" ensuite, qui commence sur un beat entraînant contrairement à ce que certains pourraient dire concernant les BPM contenus sur cette album, devient vite entêtante, un hit en puissance dont le rendu en live vaut son pesant de cacahuète. Ca hurle, ça se trémousse, ça danse tout simplement. Comme quoi DM sait encore faire bouger les foules n'en déplaise aux grincheux qui trouvent cet album trop mou. Ceux-ci risqueraient bien d'être surpris lors de la tournée qui s'annonce. Moi j'aurais bien vu un enchaînement avec "Soft Touch/Raw Nerve", mais c'est "Corrupt" qui nous est livré dans une mouture live inédite dont je n'attendais pas grand chose mais qui m'a agréablement surprise tant elle se marie bien avec les titres de cet album : uniformité! "A Pain That I'm Used To" identique à la tournée précédente est plaisante à réécouter et se voir offrir un véritable bassiste en la personne de Peter Gordeno donne là aussi une allure inédite à la formation du groupe sur scène. "Cover Me" offre une pause calme au milieu de ce déferlement d'énergie mais Gahan ne veut pas nous laisser nous reposer sur nos lauriers et nous harangue d'un "yeah" avant de nous emmener vers une fin musicale électroplanante à la Massive Attack. Je ne reviens pas sur le single déjà ressenti plus haut. N'ayant pas visionné le showcase/live de Berlin je me suis retrouvé à essayer de deviner qu'elles étaient les notes qui ont commencés ensuite. Vous savez ce petit moment de flottement que l’on a quand on ne reconnaît pas tout de suite un titre. "World In My Eyes"? ( j'avais tout de même jeté un œil à la set list de Berlin). Non, c'est "Walking In My Shoes" qui débute avec une nouvelle orchestration plutôt bienvenue étant donné que c'est devenu un classique en concert et que certains diront qu'on l'a trop entendu. Idem avec "Personal Jesus" qui malgré sa redondance, claque tout de même bien en live et clôture ce show sur une note électroblues christique.
Fin du concert donc et retour à la réalité avec tout de même l'envi de prolonger le plaisir autour d'un verre et des fan(e)s rencontrées ce soir là. Intéressant de connaître les impressions de chacun(e) et comment il/elle vit sa passion pour DM. En espérant en retrouver d'autres de ce forum ou d'ailleurs pour continuer d'évoquer ensemble ce qui nous anime, nous fait vibrer et nous garde en vie : la musique et DM.
Rdv à Nice le 12 mai prochain!
(Spéciale dédicace à mon cousin Juju, Luc Lambert, Shine, Columbia/Sony Music et La SNCF!!!).