par ftrapes » 29 Oct 2018, 12:41
Cure peuvent jouer sept heures s'ils veulent : Robert Smith ne bouge absolument pas, il y a des chorus et certains morceau sont pas mal étirés. Pour DM, les morceaux sont secs et courts (les introductions longues sont rares), pas de chorus, peu de ponts et donc la voix constamment sollicitée avec certains morceaux éprouvants (It's no good, Freelove, John the Revelator, Wrong, Should be higher, Where's the revolution). Revois le One Night in Paris où il se donne bien (Rien que DON en entrée entre hurlements et voix veloutée crooner ou comment faire un grand écart à froid), la caméra surprend plusieurs moments où le masque tombe et où l'on mesure ce que ça lui coûte. Et il est au top sur cette tournée loin du convalescent (avec une très belle voix pourtant) de 98 où, sans substances, il tâchait de donner le change mais ne bougeait presque pas. Je précise que cet état de fait me va très bien (moins bouger, non pas pour plus de morceaux mais une plus belle voix car mieux ménagée) ; il est vrai aussi que Dm pour les tournées de 88, 90, 93 avait mis la barre très haut au niveau des performances scéniques de Dave et cela faisait beaucoup de bien à la musique électronique réputée peu spectaculaire.
Si l'on veut comparer ce qui est comparable, prenons Queen (c'est d'actualité), même s'il y avait aussi des chorus et que Freddie en faisait un peu moins que Dave sur scène : setlist sensiblement aussi longue (sur l'ensemble des tournées, celle de 79 est une bonne moyenne avec le groupe à l'apogée de ses moyens) avec Freddie qui s'abîmait souvent la voix en fin de show. Même lors du très court et très réussi Live Aid il n'y arrive plus trop sur We're the Champions. La fin du show de Wembley est un calvaire.
DM a toujours sensiblement tourné avec le même nombre de titres ; ce qui était plutôt surprenant c'étaient les setlist plus longues comme au début du Delta Machine Tour drastiquement réduites par la suite (hélas sur les nouveaux titres) ; il n'est d'ailleurs pas surprenant que POT ou BTW soient souvent les roues de secours, titres peu fatigants pour la voix de Dave. D'ailleurs sur les tournées post 93, pas de bol, les titres d'ouverture n'étaient pas de tout repos (à part le tranquillou QOT en 98) et la voix a bien baissé à partir de PTA.
Au regard de ce qui se fait dans le circuit la longueur des shows de DM n'a rien de honteux, c'est plutôt leur rectitude qui est pénible (surtout pour ceux qui enchaînent les shows, mais les groupe ne pense pas spécialement à eux). Et pour en revenir à Bowie, qui restait plus longtemps sur scène, il ne bougeait quasiment pas, ses morceaux étaient très tranquilles pour sa voix et, entre les intros, les ponts et chorus (surtout avec des bavards comme Gabrels) il pouvait ménager sa voix, ce qu'il faisait très bien.
En plus Dave et l'un des rares chanteurs à ne chanter jamais faux (Michael Stipe est aussi un rare spécimen ; Fat Bob too mais son timbre est si particulier au point de pas changer avec les années) alors que même pour des grands vocalistes, Bono ou Bowie, ce n'est pas toujours le cas.