par 100window » 27 Avr 2009, 16:22
Voilà, après quelques écoutes attentives sur différents supports (ma chaine, le lecteur cd de base de ma bagnole, mon crin crin portable de ma salle de bain…), j’ai quelques réflexions à livrer sur Sounds of the Universe.
Je ne vais pas faire de review titre par titre, j’ai la flemme….
Quelques éléments, qui résument ce que certains ont dis, mais qui me semblent important pour la construction de mon avis :
- Sounds of the Universe n’est pas l’album du siècle, ni de la décennie, ni celui de la carrière de DM. Mais pour un groupe qui a 30 ans de carrière et une telle constance dans la qualité de leurs productions, pondre un LP de ce niveau est très honorable. Je ne connais aucun groupe/artiste ayant une carrière aussi longue qui n’ait pas effectué de faux pas (les Stones on sortit une chiée d’albums très moyens, Cure radote depuis 87, Madonna est … euh, je ne vais pas être méchant. Etc. Ne me lancez pas de pierres, je sais que tout ce que je viens de dire porte à débat mais c’est ce que je pense). Je parlais de faux pas, pour moi, DM a trébuché avec Sounds of the Universe, mais n’est pas tombé. Et c’est déjà pas mal.
- Cet album fait parler. Et quelque part c’est rassurant sur la capacité de DM à étonner, à surprendre, à faire débat. Pour moi, c’est l’essence de l’Art. Une œuvre artistique qui ne bouscule pas un peu les certitudes, c’est un produit. Je pense que DM n’a pas sorti un album commercial. Sounds of the Universe n’est pas un produit, c’est un disque que je pense vraiment sincère dans la proposition artistique (ce qui ne veut pas dire parfait).
- Je crois que le fait que Gore ait arrêté de boire change la donne. J’ai été confronté au sevrage autours de moi, je peux vous dire que ça change le rapport au monde (cette intuition est d’ailleurs confirmée par Gore lui-même dans l’interview qu’il a donné à Jugurtha Harchaoui pour Voxpop : « Mon alcoolisme a modifié le songwriting de DM, je le sais… (…) A cause de ce problème, j’ai vécu dans une sorte de brouillard moral pendant plusieurs années. Tout cela se retrouve dans nos chansons. J’ai écrit des choses très paranoïaques et très négatives sur l’amour. J’ai presque honte de ces morceaux aujourd’hui. Ils me font peur ». Il faut se remettre de décennies d’alcoolisme, il faut en tout cas retrouver ses marques. J’ai l’impression que Gore (je parlerai de cas Gahan plus tard) hésite dans ce qu’il a à proposer pour le groupe. C’est surtout à ce niveau que Sounds of the Universe me fait penser à abf. Un album d’un excellent songwriter peu expérimenté qui reprend la succession du maitre à penser : le Gore sobre qui remplace le Gore torturé et imbibé. D’excellentes chansons perdues dans d’inexcusables fautes de gouts. En fait, en regardant le dvd, j’ai eu l’impression d’un groupe débutant, des gamins qui hésitent, perdus dans leurs jouets et les possibilités qui s’offrent à eux. L’ambiance d’un vrai deuxième album après un succès. Comme s’ils préparaient, dans une certaine maladresse, une deuxième partie de carrière.
- Dave Gahan est un médiocre songwriter (pour rappel, « médiocre » : Insuffisant, sans intérêt). Il faudra un jour que l’Histoire explique la part exacte de l’implication de Heigner et Phillipot dans ses productions. Je trouve d’ailleurs un peu cavalier que ces deux là n’apparaissent à aucun moment dans le dvd (sauf erreur de ma part). Quand je dis médiocre, c’est vraiment dans le sens d’insuffisant. Des chansons comme « Come back », « i want it all » ne sont pas désagréables mais elles ne sont digérables que parce qu’elles sont enrobées d’effets et de gimmicks electros. Personnellement, je trouve que « come back » sans le coté saturé, limite indus, présente peu d’intérêt. En écoutant les démos de Gore, je peux imaginer sa frustration pendant 25 ans de n’avoir été « que » the voice of DM en studio. Sa volonté de s’imposer est légitime, cependant je crains qu’au bout du compte, quand il faudra faire le bilan de DM, il se rendra peut être compte qu’il n’avait pas les épaules pour rivaliser avec M L Gore. Je crois que Dave se dupe actuellement comme il se dupait dans les années 90. Franchement, je ne pense pas qu’il ait trouvé sa voie comme songwirter, ni en solo et a fortiori, non plus au sein de DM. Cependant, je veux bien lui laisser le bénéfice du doute (à lui et ses deux compères), Nothing Impossible étant une de mes chansons préférées de la carrière de DM. Comme quoi, on n’est pas à l’abri de ses contradictions.
- Reste le plaisir. J’éprouve du plaisir à écouter cet album, pour ce qu’il est, à savoir – comme je l’ai dis plus haut – un album de bonnes chansons truffées de maladresses. Mais ce plaisir est assez gâché par une chose. Le mixage. Je l’estime très inconfortable aux (à mes) oreilles. Quasiment dans tout les morceaux, quelque chose me gêne : un coup je voudrais entendre plus la percu, un coup les voix me petent à la gueule alors que j’aurais souhaité entendre plus la basse, une autre fois un petit gimmick électronique me semble injustement discret (ex : le petit son aigu tourbillonnant au début de miles away). Je passe ma vie à jouer avec mon équaliseur, à mettre un peu plus de basse, moins de treeble (ou l’inverse) etc. Et ce d’un morceau à l’autre. Mais ce n’est pas pratique en bagnole… j’ai fais la comparaison avec Playing The Angel et je n’ai pas cette impression. Le mix me semble plus cohérent, moins en dent de scie. Bref, les choix de mix qui ont étés posé sur Sounds of the Universe gâche considérablement mon plaisir, mais je précise que je n’ai pas écouté le 5.1, n’étant pas équipé pour la chose. Ceci n’excuse pas la faiblesse de certaines chansons, mais je crois que certaines auraient pris de l’ampleur mixée autrement (hole to feed notamment). Et je ne jette pas la pierre sur le mixeur, je pense qu’il s’agit d’un choix posé par le groupe. On voit bien dans le dvd que ce pauvre mixeur ne savait plus sur quel pied danser et que le mix final est sans doute un compromis maladroit entre les membres de DM.
- Pour conclure, mention bien pour cet album et je mise beaucoup pour l’avenir sur ce nouveau songwriter (je parle bien sûr du petit blondinet, pas du grand brun baraqué).
100window « ben voilà ».
Edited By 100window on 1240842200