Sujet toujours passionnant et bien sûr que dans tous les domaines l'IA apporte des choses et qu'il faut en ternir compte et le mettre à profit, y compris dans la musique.
Techniquement il y a beaucoup de cas d'usage. Par exemple sur l'automatisation de certaines tâches chronophages (corrections de défauts mineurs, pré-mixage, pré-mastering).
Ou encore pour aider à caler correctement des musiques de film sur les scènes associées et assister le travail des monteurs.
Et bien sûr pour tester rapidement des idées et donc faciliter les maquettes.
Il y a beaucoup de cas d'usages très pertinents et déjà utilisés dans le monde professionnel.
Mais par contre la musique reste un domaine artistique AVANT d'être un domaine technique, et donc sujet à la créativité avant tout.
Et là, pour le pire comme pour le meilleur, l'humain reste le Boss

L'IA telle qu'utilisée actuellement en musique n'est pas conçue pour être "créative". Elle est "générative". Ce n'est pas du tout la même chose.
Les réseaux neuronaux sont entrainés sur du contenu existant, et plus précisément sur des échantillons (de très mauvaise qualité au passage, pour des raisons de poids et donc de coûts de traitements), choisis par les équipes de R&D qui créent les outils de type Suno et consors, pour chacun des styles de musique qu'ils veulent proposer.
Et si jamais les concepteurs n'ont pas eu envie d'intégrer tel ou tel style, ou tel ou tel artiste, et bien le modèle perd en richesse et en profondeur: sur les milliards de chansons disponibles sur les plateformes, les modèles ne sont entrainés que sur quelques milliers.
Côté résultat, c'est plutôt propre. Mais ça ne casse pas des barres non plus et on ne peut pas dire qu'on est renversé par l'émotion, et il n'y a aucune prise de risque.
On est plutôt sur des choses déjà bien éprouvées, mainstream, formatées; c'est normal ça a été pensé pour cela justement.
Quand on écoute un titre "IA" on se dit tiens, j'ai l'impression de l'avoir déjà entendu quelque part. Et pour cause...
Je ne suis pas trop inquiet en tout cas.
La pate humaine restera indispensable dans la création musicale; la mise en abîme d'expériences personnelles, l'expérimentation itérative qui s'auto-alimente et permet de tester plein d'idées avant de faire le tri, le processus de création collective par des sessions de Jam, le partage et la confrontation d'idées, l'apport des retours d'expérience des pairs, des techniciens en studio, mais aussi les évolutions physiques d'une voix au fil des années, l'impact du choix du nouveau coach vocal, une passion soudaine pour un nouvel instrument... sans oublier la création par l'erreur ou l'impromptu (un micro resté ouvert en fin de session et dont la captation est conservée et alimente la production, un paramétrage erroné ou un mauvais branchement de cable sur synthé modulaire qui produit un son qui déchire, un musicien qui traine dans le studio d'à côté et qui fini en collaboration sur ton titre..., j'en passe !).
Bref, c'est tout cela qui permet de créer de bien beaux albums, originaux, surprenants, et avec une identifié forte.
Et ça, c'est tout bonnement impossible à prévoir et donc impossible à programmer.
Pour en revenir à DM, jamais une IA n'aurait eu l'idée d'inventer un SOFAD après un Violator.
Et tant mieux, à choisir je préfère mille fois avoir eu le bonheur de découvrir un SOFAD plutôt qu'un "Violator bis".
D'ailleurs si on regarde toute la disco de DM, combien de fois on a été surpris, voir même dérouté, par le nouvel album?
Pour ma part, c'est simple: à chaque fois.
Parfois en bien, parfois en moins bien, mais peu importe, c'est nouveau, c'est différent, ça bouscule les habitudes; le groupe a fait des efforts, ou moins d'efforts, s'est bien entouré, ou s'est perdu... à chaque fois cela produit un résultat différent.
Pour toutes ces raisons, je pense que s'il y a bien un groupe pour lequel je n'attends absolument rien de l'IA, c'est bien DM; je n'en ai ni le besoin, ni l'envie.
Je veux les vrais, même quand il y a du déchet ou qu'ils m'agacent, ça fait partir d'un tout.