par OD » 16 Jan 2007, 03:36
Je sais pas si c'est un hasard, ou si c'est voulu, mais Mel Gibson se retrouve à chaque fois au coeur de la controverse avec ses films.
Déjà avec La Passion Du Christ, où de nombreuses polémiques ont entouré le film (antisémitisme, torture, langage).
Et maintenant avec Apocalypto, rebelotte. Au programme des reproches :
- film très violent, nombreuses situations sanglantes (sacrifices, décapitations, accouchements).
- vision unique d'un peuple sauvage et brutal (négligence du scientifique et du spirituel).
- plagiat de certaines scènes du film "Return To Aztlan" de Juan Mora Catlett (plainte en cours).
- anachronisme (utilisation du métal, anti-historicité de l'architecture).
- approximation culturelle (fausse méconnaissance des éclipses, sacrifices de gens ordinaires).
- raccourcis historiques (fin de la civilisation avec l'arrivée des colons).
Ajoutez à cela une linéarité de l'histoire, une certaine "naiveté" du récit, une utilisation abusives des rebondissements, l'improbabilité d'un tel personnage (super-héros qui malgré de lourdes blessures et 48h de jeun, fait preuve d'une énergie inouie).
C'est l'histoire d'une course poursuite, avec des méchants et des gentils. A partir de là, le film n'a de maya que le cadre.
Ce qui permet au réalisateur d'accèder à la "flamboyance" des paysages et des costumes, prétextes à une cohérence vis-à-vis du contexte historique et environnemental.
Et si cette même course poursuite avait eu lieu du temps des cow-boys, par exemple, les décors n'auraient pas été fait de temples, de pyramides et de palais mais de ranches, de bars et de fermes, les personnages ne porteraient pas des costumes traditionnels mais des foulards et des éperons, ils ne se batteraient pas à coup de lances mais à coup de revolver et de lassos, ils ne mangeraient pas des racines, des coeurs de palmier, des tubercules et de la soupe de poulet, mais des travers de porc, des saucisses, des fayots et autres chili con carne.
Alors pourquoi choisir cette civilisation et ce contexte historique, si ce n'est que pour utiliser les avantages picturaux (la photo), folkloriques (les personnages et les costumes) et géographiques (les décors), et ne pas profiter des autres richesses culturelles de cette société hautement évoluée ?
D'un autre côté, pourquoi se sentir forcé de devoir obligatoirement passer par une phase descriptive du milieu, sachant que l'objectif du film n'est pas de présenter un document à la "National Geographic" ?
Peut-être un compromis entre les 2 aurait été particulièrement subtil, plutot que de privilégier à tout prix le côté grand spectacle, aux arrières gouts hollywoodiens ...