Sin city - La ville du vice et du péché

Les arts autres que la musique : cinéma, littérature, expositions, etc.

Messagepar OD » 27 Fév 2008, 21:40

Trois histoires se déroulant à Sin City, une ville où règne la dépravation et la violence. Après avoir trouvé le cadavre de la jeune femme avec qui il vient de passer la nuit, le colosse Marv, un ancien détenu, se lance à la poursuite de l'assassin et affronte son plus redoutable ennemi en la personne d’un adolescent sadique et cannibale. Sept ans après avoir sauvé une jeune fille des griffes d’un pédophile, le policier à la retraite Hartigan revient pour la protéger de son ancien ravisseur. Témoin du meurtre accidentel d'un détective renégat dans un quartier malfamé, le jeune Dwight entreprend de faire disparaître le cadavre afin d'éviter aux prostituées de la ville une confrontation fatale avec les forces de l'ordre.
Le film tant attendu du réalisateur Robert Rodriguez (Desperado, Spy Kids), inspiré des bandes dessinées de Frank Miller, s'avère une incursion ultra-violente dans l'être humain et un examen le plus exhaustif possible de ses tares. Terminés les couchers de soleil et les candides dulcinées. À Sin City, le soleil ne se lève jamais et les dulcinées ne sont pas les candides vierges idéalistes du cinéma bucolique, elles sont des prostituées rigoureuses et des sangsues assoiffées (de sang). Personne ici, n'a rien à se reprocher. Les tueurs et les policiers corrompus se côtoient dans le monde visuellement impeccable de Sin City.


Personnellement, j'ai eu du mal à me faire au style. Ce film est presque un ovni cinématographique !
Les premiers instants, cela m'a rappelé Dick Tracy, que j'avais vu à l'époque au cinéma.
Mais la comparaison BD-istique s'arrête là.

Le scénario est assez décousu, le montage des trois histoires mises bout à bout est assez déroutant.
Adapter seulement une des trois histoires et l'exploiter à fond eut été mieux. Mais Rodriguez a du comprendre qu'il serait impossible de tenir 1H30 avec seulement une histoire.
Du coup, le mélange des 3 histoires n'est pas justifié, les unes n'influencant pas les autres.
Les liens trouvés sont infimes et quelconques. Exemple : Marv se trouve dans le même bar où Hartigan retrouve la petite.
Donc Marv (et son histoire) n'influence en rien l'histoire de Hartigan. Il est mis là pour donner un semblant de crédibilité au fait que les trois histoires se retrouvent dans un même long métrage.
Idem, le massacre du fils du sénateur, à la fin, se déroule dans l'enceinte du batiment de Kevin (Elijah Wood).
Cette scène aurait pu se passer n'importe où ailleurs, cela n'aurait rien changé.
Rodriguez essaye de construire des liens autant qu'il le peut, mais il n'y aucune autre raison scénaristique que d'essayer de n'en faire qu'un bloc. Ce sont bien trois histoires indépendantes !

Remarque : le sang possède toutes les couleurs dans ce film. Rouge, mais le plus souvent blanc, comme du lait, et même jaune à la fin.
Heureusement d'ailleurs, car Sin City est une véritable boucherie permanente.
Je ne comprends d'ailleurs pas qu'un film comme cela n'ait qu'une interdiction aux -12 ans.
Tueries, mutilations, massacres, décapitations, tortures, pédophilie, prostitution, corruption, cannibalisme, étripage, amputation, empoisonnement : tout y passe. Et je ne parle que des violences visuels, je vous épargne les violences verbales.
Et dire qu'ils nous font chier depuis des années avec ces avertissements parentaux, et ils n'estampillent ce film que d'un "-12 ans".
Foutage de gueule absolu !

Le deuxième point pénible que j'ai relevé, c'est le fait qu'il y ait toujours un flic qui débarque quand ça dérape ... ça devient fatiguant.
On ne comprend du coup pas pourquoi cette ville est-elle tombé dans une telle débauche/décadence, alors qu'il y a toujours un flic qui débarque dès qu'un truc tourne mal !
Attendez-vous à des bruits de sirène et d'hélicoptère, ils sont légion.
Côté musique, le thème principal ressemble étrangement au thème des Blues Brothers, vous ne trouvez pas ?
On va dire que c'est voulu.

Le casting est certes balaise : Bruce Willis, Mickey Rourke, Clive Owen, Benicio Del Toro, Jessica Alba, Elijah Wood, Rosario Dawson, Powers Boothe. Si je n'avais pas lu que Marv était Mickey Rourke, je ne l'aurais pas reconnu : il est méconnaisable, tout comme Benicio Del Toro.

Finalement, je pense qu'il faut le prendre comme cela :
- si on va voir ce film pour le rendu, il est clair qu'on en prend plein les yeux.
- si on va voir ce film pour les personnages, on y trouvera également son compte.
- par contre, si on va voir le film pour l'histoire, l'intrigue et la profondeur de la chose, on risque d'être très déçu.
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Messagepar jb » 28 Fév 2008, 11:24

Globalement d'accord avec ta critique. Que Photoshop prenne le pouvoir, pourquoi pas ; mais ça ne peut pas masquer la médiocrité d'un scénario inexistant et la violence esthétisée et filmée au premier degré. Tout le contraire d'un Pulp Fiction qui jouait sur les mêmes procédés, en somme.

J'ai rêvé ou il est prévu une suite à cette purge ?
But of course darling it's normal
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