Backstage

Les arts autres que la musique : cinéma, littérature, expositions, etc.

Messagepar jb » 26 Nov 2005, 12:36

Lucie, une adolescente qui vit dans un bled paumé constitué de maisons en parpaing a la surprise de voir débarquer chez elle la star qu'elle idolâtre, Lauren Waks, sorte de Mylène Farmer du pauvre, pour les besoins d'une émission de télé. La jeune fan (Isild Le Bescot collagènée) flippe complètement et se mure dans sa chambre. Ce rendez-vous manqué ne sera pas sans lendemain car Lucie va "monter" à Paris et réussir sans trop de difficultés à rencontrer et à vivre aux côtés de la star derrière les feux de la rampe.

Backstage est un film qui passe totalement à côté de son sujet à savoir la relation qui pourrait exister entre un artiste et ses fans. Ce n'est qu'un énième regard franco-français sur les fans, considérés une nouvelle fois comme des bêtes de foires capables de tous les excès pour arriver à leur fin. Il n'y a aucune analyse de la situation, comment Lucie en est elle réduite à tout abandonner pour suivre Lauren Waks, star vaguement au bout du rouleau, et s'incruster ainsi dans sa vie ?

Soyons clair, être fan au XXIème siècle en France est considéré comme une maladie honteuse. C'est le hobby du jeune prolo qui essaye d'échapper à son quotidien morose. Et c'est grave. C'est triste, on pleure beaucoup, on soupire, on souffre le martyr. On ne peut pas comprendre ce qui se passe dans la tête du fan car il n'y a aucune analyse, aucun recul. On présente juste quelqu'un de marginal et puis basta. Fan = monomaniaque et/ou érotomane, point barre.

Ce discours réducteur n’est pas relevé par le reste de la mise en scène, totalement anecdotique si on excepte de trop nombreux gros plans caméra au point. Les acteurs jouent mal ou sont mal employés. Les seconds rôles sont anecdotiques alors qu’il aurait été judicieux d’insister sur la faune qui peuple ce milieu. Valéry Zeitoun joue particulièrement piteusement, récitant son texte de façon besogneuse sans trop y croire. Samuel Benchetrit fait des apparitions totalement anecdotiques. Plus grave, Emmanuelle Seigner, censée jouer la star énigmatique est tout simplement transparente, avec autant de charisme que n’importe quel candidat d’une émission de real TV. Pour couronner le tout, la bande originale est mauvaise et on ne croit pas une minute aux chansons qui sont écrites pour l'occasion. Les fans de Mylène Farmer seront vraisemblablement les seuls à se régaler, sortant de la salle de ciné un sourire en coin et pouvant proclamer : "Méfiez-vous des imitations, n'est pas Mylène qui veut".
But of course darling it's normal
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Messagepar StrangeDisease » 26 Nov 2005, 14:52

Déjà que je n'avais aucune envie d'aller voir ce film, ce que tu en dis ne fait que me conforter dans mon idée...
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