Rammstein circus - Critique paléo festival

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Messagepar kvod » 23 Juil 2005, 10:54

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Rammstein Circus

PALéO Sans vergogne, le groupe de l’Ex-RDA a offert hier soir au festival un feu d’artifice avant l’heure. Du feu, des flammes, et accessoirement des notes, devant une foule immense. Interview de Jon Spencer, rocker en explosion aujourd’hui au Chapiteau, et balade chez les Mickey, les bikers et les fakirs.

François Barras
Publié le 23 juillet 2005

Hier soir dans la nuit nyonnaise, les six gutturaux de l'ancienne République démocratique allemande ont rejoué grandeur nature la catastrophe aérienne qui a influencé leur nom (celle de Ramstein, en 1988). Pas de tôles froissées, mais des explosions en cascade pour un show pyrotechnique aux allures de Grand-Guignol pétaradant et fumigène. Directeur de ce cirque au grotesque assumé: Till Lindemann, ancien nageur olympique aux avant bras façon Musclor, actuel rouleur de «r» et épileur de moustache au lance-flamme. Accessoirement, le butor pousse la chansonnette - il la pousse comme sur les toilettes, dans des râles qui peuvent faire frissonner sur album mais qui, sur la grande scène de Paléo, ressemblent à des vagissements catarrheux en phase terminale. C'est pas grave, tout le monde est venu voir Rammstein, pas forcément l'écouter! La reprise calamiteuse du Stripped de Depeche Mode suffit à situer la distance galactique qui sépare la maestria de Martin Gore des gros prouts rythmiques de la tribu teutonne.

Cela dit, ne boudons pas notre plaisir. Visuellement, Rammstein tient facilement la comparaison avec le feu d'artifice final du Paléo - un brin moins onéreux, certes (quoique?). Dans un décor post industriel à la Brazil , les six métallos s'éclatent à tout va. Des casques enflammés pour Feuer Frei! , un mur de fumée sur Stein um Stein , des limbes wagnériennes, des boules de feu jetées dans la foule et, sur le Rammstein plébiscité par Lynch dans son Lost Highway , un Lindemann aux poignets crachant des langues enflammées de cinq mètres de haut! Le public apprécie, aussi parce que le groupe ne se prend pas au sérieux. La solennité martiale de ses albums disparaît derrière une mise en scène comme un cabaret de l'ère atomique: après avoir cuisiné son clavier dans un chaudron (évidemment passé au lance-flamme), le chanteur perd son bassiste qui tente de s'évader en canot pneumatique sur la mer des bras levées! Bel essai: Oliver Riedel tient une bonne minute avant de se faire agripper la moustache par une foule extatique. Il a le droit de remonter sur scène pour terminer le concert, une grosse heure et un rappel. Toujours pas de frisson musical, mais des rires et des lazzis devant ce Rammstein circus aussi revigorant mais moins dangereux qu'une overdose de choucroute.
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