Ces derniers jours avait lieu à Auxerre le 7ème Festival international « Musique et Cinéma », conclu hier soir par un concert exceptionnel d'Ennio Morricone venu reprendre quelques-uns de ses plus grands classiques.
3500 personnes (et les organisateurs disent avoir reçu des messages d'injures de gens n'ayant pu obtenir de place) étaient réunies au palais des expositions, où avait été aménagée une scène démesurément large mais très peu profonde, sobrement éclairée et pleinement occupée par l'orchestre et les choeurs.
Une acoustique parfaite qui a restitué un son aussi pur qu'équilibré et précis, permettant de bien distinguer les différents instruments, mais manquant à mon avis un peu d'ampleur en première partie, une impression partagée par mes voisins, alors que le niveau m'a semblé optimal en seconde partie.
Pour le reste, il faut imaginer le fluidité des mélodies qui se sont enchaînées pendant presque trois heures avec une pause de 15 minutes, la vivacité du rythme, mais surtout l'élégance et la maîtrise de Morricone, 78 ans, dos au public dans sa queue-de-pie noire, dirigeant calmement les musiciens presque immobile avec des gestes simples et retenus, y compris lorsque le rythme s'acélère et que le son s'amplifie, ce qui donait à voir un étonnant contraste.
Je l'attendais surtout sur Chi Mai, le thème du Professionnel joué en ouverture, l'un de mes morceaux préférés, et j'ai été servi: la lente montée en puissance du début, les archets des violons parfaitement synchronisés juste avant la rupture du milieu, la seconde de silence avant la reprise avec les percussions, puis la redescente et la fin presque étouffée..Y'en avait autant pour les yeux que pour les oreilles...Mais ce n'était que le début: il faudrait aussi parler des choeurs sur le thème principal de "Le bon, la brute et le truand" et sur l'Extase de l'or extrait du même film, de la soliste sur Il était une fois la Révolution, des envolées de Mission, de l'ovation prolongée du public, des quatre rappels au cours desquels fut notamment repris le thème de Sacco et Vanzetti (Here's to you Nicola and Bart...) etc, etc...
Bref, du "gros dossier" comme on dit, avec une réussite à la hauteur de l'énorme boulot des organisateurs, et surtout la classe d'un grand monsieur qui se fait de plus en plus rare à mon goût...
Un petit bémol quand même selon moi : la présence un peu décalée et le discours de Bernard Montiel enroué jouant les maîtres de cérémonie, mais bon c'est rien...
Si par hasard des membres du forum ont également assisté à la soirée, je serais heureux d'entendre leur avis, tout comme celui des amateurs de Morricone...
Arsenico "emballé"