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MessagePosté: 07 Sep 2007, 19:55
par tibo
Carl ORFF
Carmina Burana
Chants profanes pour solistes et choeurs avec accompagnement instrumental et scénique

Tout le monde connait le célèbre et archi-utilisé (pubs, compilations, etc.) "O fortuna", ouverture et clôture de cette oeuvre classique contemporaine (1937). Mais si, vous savez, on met un torse de noir musclé bien huilé sur la pochette et on trouve un titre bien populaire...

J'ai acheté récemment l'oeuvre complète (61 minutes). Le CD que j'ai choisi date de 1965 (enregistré à Abbey Road en analogique), et est interprété par Lucia Popp (soprano), Gerhard Unger (ténor), Raymond Wolansky (baryton), John Noble (basse), le Wandsworth school boy's choir et le new philarmonia orchestra & chorus dirigé par Rafael Frühbeck de Burgos.
Cet enregistrement est assez propre malgré son age et l'ADD, peu de souffle, une belle image stéréo, de la dynamique et de la clarté dans les voix.

Dès la première écoute ce fut un véritable choc pour moi. J'ai l'habitude de vibrer sur pas mal de compositeurs bien plsu ancien (Vivaldi, Beethoven, Bach...), mais cette oeuvre est véritablement un cran au-dessus en terme de composition et d'arrangements.
Des mélodies principales magnifiques sont soutenues par d'autres mélodies de deuxième plan (superpositions de couches).
L'orchestration est extrêment innovante, avec de nombreuses percussions très présentes dans l'ensemble, des sections de cuivres et de cordes utilisées tantôt en symbioses tantôt en opposition, mais avec une intelligence rare.
Les voix, que ce soit les solistes ou les ensembles, sont variées et mélodiques à souhaits.
De nombreux changements de tempos audacieux, voire de forme rythmique, y compris au sein de mouvement/concerto, donnent un rythme certain et dépoussièrent le style plus classique des variations consensuelles au changement de concerto (et dieu sait si j'aime Les quatres saisons, par exemple).

Certaines parties sont musicalement des perles, qui fondent pas mal de principes de la musique actuelle. Le "Cours d'amour", et particulièrement son premier mouvement "Amor volat undique" me fait frémir à chaque fois.

A écouter à volume réaliste sur un système fidèle et assez dynamique : 61 minutes de vibrations et de poils tout debouts.

tibo "que ces chants profanes sont beaux !"

MessagePosté: 07 Sep 2007, 20:16
par Ghadzoeux
je suis d'accord sur l'ensemble, j'ajoute juste mon grain de sel pour dire que c'est à peu près aussi agréable à écouter que c'est difficile à chanter. notamment les voix autres que la voix principale (je chante basse) qui sont plutôt tordues et souvent dissonnantes, un calvaire à travailler et à placer.

MessagePosté: 08 Sep 2007, 23:44
par isaleelee
Ghadzoeux a écrit:je suis d'accord sur l'ensemble, j'ajoute juste mon grain de sel pour dire que c'est à peu près aussi agréable à écouter que c'est difficile à chanter. notamment les voix autres que la voix principale (je chante basse) qui sont plutôt tordues et souvent dissonnantes, un calvaire à travailler et à placer.

Tu peux en dire davantage, ton expérience ?
J'avais dix ou onze ans (merci les parents mélomanes) lorsque ce Carmina Burana m'est entré en pleine figure, j'en ai encore les cheveux dressés. Cette oeuvre là, avec Stravinsky et son "Sacre du Printemps" (et l'adoration de la Terre surtout), sont mes coups de coeur de gamine dans le registre "il n'y a pas que le rock dans la vie".




Edited By isaleelee on 1189288395

MessagePosté: 09 Sep 2007, 09:20
par Ghadzoeux
pour faire court, notre chorale a préparé O fortuna il y a deux ans et l'introduction a été quelque chose d'assez difficile à mettre en place.
pour deux raisons :
1- tout le monde ou presque connait l'air "principal" et on a donc ça comme modèle et dès lors qu'on chante une autre partie il y a souvent une phase plus ou moins longue d'adaptation, d'oubli en quelque sorte de la partie connue. (il faut admettre qu'il est souvent bien plus facile d'apprendre des morceaux qu'on connait pas du tout)
2- cette introduction repose sur un chant à 4 voix qui sont toutes dissonnantes 2 à 2 au moins une fois sur les quelques mesures. ça sous entend des "frottements" à un 1/2 ton près sur des mélodies très ressemblantes. cela requiert, quand on n'est pas un chanteur professionnel beaucoup de concentration. le principe d'une chorale, comme pas mal de monde doit le savoir, c'est que tout le monde chante une partie différente en 3 ou 4 groupes (voire plus parfois). mais il ne s'agit pas de chanter sa partie tout seul dans son coin en se bouchant les oreilles, il faut écouter les autres groupes et être plus ou moins en harmonie (pas au sens musical du terme, enfin si mais aussi le sens "humain").
quand on chante un morceau à l'écriture plus "classique", qui repose sur des accords majeurs, mineurs et quelques fioritures, les harmonies que l'on crée et que l'on entend à chanter sa partie et entendre celle des autres sont souvent perceptibles assez facilement et facilite le travail.
dans le cas de l'intro de O fortuna en particulier, ces harmonies sont plus difficiles à produire car reposant sur des intervalles moins courants, et on est sans cesse tirés à chanter une autre note, très proche, par le groupe d'à côté.

c'est souvent ce qui rend la chose très difficile, mais qui procure un vrai sentiment d'accomplissement quand on entend, tout en chantant, que tout est en place et "sonne" comme il faut. et sur un morceau comme celui-ci je peux vous dire qu'on prend son pied :)

edit: orthographe + lisibilité




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