Vienne. Vienna. Wien.
24 mars 2013. Un vent sibérien balaie la ville. Un vrai froid de gueux. A quoi reconnait-on un fan pur et dur qui aura la grippe demain matin ? A ce courage indéfectible qui le pousse à faire la queue dès 10h30 dans l'espoir d'être accroché à la barrière onze heures plus tard avec ses petites phalanges congelées, pendant que les autres s’enfilent des chocolats chaud dans les célèbres cafés viennois.
La ville est aux couleurs DM. Des affiches sauvages annoncent à qui veut l'entendre la sortie de l’album, des vitrines de disquaires font une promo outrancière, le MuseumQuarter a refait sa facade pour l'occasion.
J’ai décidé d’arriver à la salle vers 18h00, vu que non seulement elle est minuscule, mais qu’en plus elle est coupée en deux, debout/assis. En théorie il ne sera donc pas difficile d’être bien placé. La répartition des places assis/debout a été faite au moment de la remise des invitations sur je ne sais quels critères (pas la taille visiblement, vu les gabarits russes et allemands qui étaient devant moi dans la fosse).
On annonce 1500 fans pour ce soir. C'est ce qu'on appelle "être en petit comité" comparé à Dusseldorf, le SDF ou l'antre olympique Berlinoise. Les places sont donc chères (bien que gratuites, pouf pouf). D’ailleurs le service de sécurité vérifiera 2 fois les tickets (à l’entrée du museumquartier et à l’entrée de la salle) pour être bien sûr que certains n’entrent pas en douce.
L’ambiance est bon enfant dans la file d’attente. Beaucoup de slaves et de germanophones. Des tatoués, un sosie pathétique de Martin, des anges russes, des fameux bonnets à crête de coq qui ont le mérite d’être au moins utiles en hiver. Les personnes invités au Meet&Greet sont rentrés une heure avant les autres. On les reconnaitra facilement plus tard : elles avaient les yeux pétillants et un sourire benêt qui en disait long sur le moment privilégié qu’elles venaient de passer.
Quand on rentre dans la salle, on se trouve tout de suite plongé dans le grand bain. Le hall est entièrement redécoré aux couleurs de l’album et du logo triangulaire. Il y a un photomaton où les fans peuvent se faire prendre en photo, un photocall où les fans font leur starlette sous les crépitements des appareils photos numériques. Un stand imprime en direct des sacs souvenirs de la soirée.
La salle de concert est de taille très raisonnable. Difficile de faire une comparaison, mais je dirais un peu comme l’Elysée-Montmartre pour les parisiens. Je pense que c'est vraiment l'unique occasion que j'aurais dans ma vie de les voir dans un endroit aussi petit.
Très rapidement les festivités commencent avec la prestation de ce harpiste découvert sur la toile il y a quelques mois. Faire venir un musicien So classique en première partie d’un groupe electro dans la ville de Mozart, c’est un beau clin d’oeil. Premier concert( ?) devant un public de rêve : il va vivre SON ¼ d’heure de gloire devant un public qui joue le jeu à fond. Sur
Never let me down again, il s’auto-accompagne d’une bande son rythmique, un peu comme les types qui joue dans la rue. Le tout reste sympa et inédit. Le garçon aura dû mal à quitter la scène, visiblement ému. Et quand il regardera les vidéos dans 10 ans, la larme à l'oeil, il n'aura alors qu'un regret : pourquoi avoir choisit cette veste ?
Je n’avais vu aucune image du Letterman Show, ni même la set-list car je voulais arriver vierge à ce concert. Le set de DM commence à 21h00, comme prévu.
Et on démarre les festivités par une grosse claque :
Angel. Cette chanson passe vraiment, vraiment bien en live. Une petite bombe atomique. Super dynamique, entrainante, vivante, chaleureuse . Vous me direz : plus vivante en live, c’est normal. En tout cas difficile de rester sans bouger sur ce rythme syncopé qui entraine toute la salle dans un dodelinement de la tête et un fourmillement qui remonte le long des jambes.
Et d'une manière générale, je pense que le traitement des chansons a été le même pour tous les titres (excepté
Heaven). Des percussions très dynamiques, des chansons plus pêchues que les versions originales, plus entrainantes.
Walking in my shoes a muée dans l’exercice avec une intro plus percutante et inattendue. Personal Jesus m’a parue plus courte que les versions live habituelle, mais plus directe, plus rentre-dedans. Même
Only When I Lose myself m’a semblée avoir beaucoup plus d'entrain.
La version de
Barrel of a gun m’a toutefois un peu déstabilisé car Dave « rap » les paroles, en tout cas plus que sur l’album, et avec un flow complètement différent de la version qu'on connait tous. Mais quelle joie de retrouver cette magnifique chanson injustement oubliée sur les précédentes tournées.
Dans les chansons deltamachinesque, je reviens sur
Heaven qui, à mon avis, manque cruellement de basses sur scène. Le charme de cette chanson repose sur cette énorme basse (un peu pompée sur Portishead) qui n’est plus assez présente dans la version scénique. La chanson parait donc tout de suite dégarnie et perd beaucoup de son charme.
Should Be Higher passe un peu mieux pour moi sur scène que sur l’album car Dave semble monter un peu moins dans les aigus sur le refrain, l’equilibre voix-musique me parait plus judicieux.
Soft Touch/Raw Nerve et
Soothe my soul ont été écrites juste pour ça : que Dave prenne son pied sur scène. Il est à fond, il adore ça, il en fait des tonnes, le pied de micro morfle, il se touche la bite, bref le rock’n roll n’est pas mort.
Soothe my soul devrait connaitre rapidement son heure de gloire en live.
Enjoy the silence évidemment, en conclusion d’un concert court, rapide (au niveau du tempo), qui claque, qui envoie sans se poser de question.
Le son était excellentissime, et je ne suis pas sûr que les vidéos piochées ça et là sur YouTube renderont bien compte du son incroyable de ce concert. Ca a quand même dû bon de jouer dans des petites salles, hein les gars (vous avez déjà entendu parler de l'Olympia ?)
Les visuels étaient assez intéréssants, avec une thématique gothique prononcée, et cela crée un univers assez inédit chez DM. Sur
Barrel of a gun il y a des images de squelettes empilés et je me demande si ce ne sont pas les fameux clips-vidéos tournés dans les catacombes parisiennes l’été dernier (?).
La soirée s'est finie tranquillement dans une after proche de la salle. C'est là que j'ai réalisé que certains d'entre-nous étaient venus de très très loin (Israel, UK, Norvège, Moscou, etc ...).Un bon moment de convivialité modienne. By the way je n'aurait croisé que 2 autres françaises dans toute la soirée.
Quand je suis sorti du pub, Vienne était sous la neige. Un vrai cliché, comme dans les vieux films. Avec un peu d'imagination, on aurait pû voir Sissi danser sur
Sooth my soul.
par luke06 » 25 Mar 2013, 22:06 
