Et enfin, 1 semaine toute pile après ma sortie de Waldbüne, parce que je trouve ça symbolique, et surtout parce que j'ai mis 3 jours à m'en remettre, que je n'ai toujours pas repris une vie normale

, et que j'ai mis 50 ans à écrire ce pavé, voici ma review !!
15H : Après avoir pris le S-Bahn et marché quelques centaines de mètres (rien que ça, ça fait partie du commencement, car on retrouve plein de fans dans le train, et là petit regard complice : toi je sais où tu vas

), j’arrive sur le site vers 15h. Tout de suite direction le merchandising pour acheter le tshirt Waldbühne spécialement créé pour l’occasion (grabbing hands…

), repéré sur quelques fans le 23. Il est juste magnifique, rouge pétant (ça change du noir ou du gris) et en plus il existe en modèle femme. Je stresse et je prie pour qu’il en reste … et à ma taille. Ouiiiiii c’est bon ! Trop heureuse ! Changement illico et j’en profite pour le passer entièrement sous l’eau, il fait une chaleur à mourir !
Je peux maintenant aller me poster dans la queue et attendre patiemment l’ouverture des portes à l’ombre. Quelques grignotages pour se rafraichir et être en forme, et toujours ce plaisir d’échanger avec les fans autour de soi et de les observer : je n’ai jamais vu une telle concentration de devotees, autant de tshirt personnalisés, l’un avec les dates de ses tournées, l’un avec les paroles de sa chanson préférée, l’autre avec un petit message à l’attention du groupe. C’est aussi les fameuses Converses Violator, ou des ongles peints aux couleurs de Sounds Of The Universe, ou noirs pailletés avec un logo de DM différent à chaque ongle. Il y a aussi toutes les voitures customisées DM qui attendront sagement le retour de leur propriétaire.
17H : Je retrouve mes amis français, la foule se met en mouvement, la queue se précise, on se serre les uns contre les autres. Je découvre les fans qui ont préparé au moins 15 kg de papiers « C U Next Time » à brandir à la dernière chanson. Wouhaaaa ça va être énorme !! Merci à eux pour cette belle action !! Tout le monde prend son petit papier dans la queue. Ouverture des portes, c’est la cohue, tout le monde s’impatiente et se presse. Je passe les barrières, je brandis mon beau ticket Eventim, que je gardais ces derniers jours aussi précieusement que si c’était un ticket gagnant de Loto, fouille rapide, pourvu que rien ne me retarde, ouiiiiiii ça passe, je me mets en mode « plus rien n’existe autour de moi » et course folle jusque tout en bas de l’amphithéâtre, à gauche côté Martin, pour être au premier rang des gradins avec mes compagnons. Ouiiiiii c’est fait !!! 1er rang !!! Tous essouflés mais nous savourons notre bonheur et notre joie !!! Check de mains entre français, argentins, allemands, et une adorable canadienne en look « 101 ». On y est et ça va être magique !!! Les caméras pour filmer sont partout et juste derrière nous.
La pression retombe, on peut se détendre, aller boire un verre, discuter, observer, profiter de l’ambiance, faire des photos, … Le Waldbühne se remplit peu à peu, les gens sont heureux, ça rit, ça parle fort, il y a des drapeaux allemands, italiens, tchéchoslovaques, danois, roumains, argentins, chiliens, canadiens, et j’en oublie … et mon drapeau français aux logos de Spirit

on s’amuse entre fans de toutes origines, on fait plein de photos avec les drapeaux, on danse aux sons de la musique électro. Je lance la préparation de ma fan action : une cinquantaine de ballons rouges et argentés et des marqueurs. J’invite les fans autour de moi à y écrire le message de leur souhait. On les balancera dans la fosse à la fin de Going Backwards

19H : DAF entre en scène. Bis repetita du 23 et même si je n’aime pas tout (un peu minimaliste et répétitif, et le chant en allemand…heu comment dire…

), certains titres font bien danser. Je fais un petit tour dans le Waldbühne pour prendre de la hauteur et admirer ce lieu magique sous tous ses angles, sous cette belle lumière de soleil couchant, et en apprécier l’ambiance à tous les étages. DAF termine son set vers 20H. Retour tout en bas, encore une petite heure à patienter … , et on a envie que ce moment dure le plus longtemps possible, ce moment où ce n’est que du plaisir, où l’on sait que ça ne fait que commencer et que l’on va être les plus heureux du monde. L’ambiance monte au rythme de la musique électro, ce petit air désormais bien connu, les gens dansent, tapent dans leurs mains, sifflent, crient, seule déception la ola n’arrive pas à prendre correctement (à Nîmes on sait trop bien les faire). Et puis vient ce moment où le son monte d’un cran et devient plus fort, les drapeaux et les mains s’agitent encore plus, et l’on appelle « Depeche Mode ! Depeche Mode ! ».
20H50 : Les premières notes de l’Intro résonnent, hurlements pour accueillir nos chouchous comme ils le méritent, et les pieds de la révolution martèlent l’écran au rythme de ce qui résonne comme un battement de cœur. Ca y est, c’est maintenant !! Oh que je suis heureuse d’être là !! Au mois de Mai je prenais mon billet d’avion, sans place, ni pour le 23 (merci à vous, membres du forum, place achetée sur Eventim le dimanche à 5h30, c’est grâce à vous et c’est pour ça que je vous fais une belle review :-* :-*), ni pour le 25 (merci L., rencontré à Milan, recroisé à Arras, c’est grâce à toi !), mais en y croyant très fort. Et voilà j’y suis et je savoure ma chance et mon immense bonheur !! Les pieds grandissent, entrée triomphale, et écran multicolore de Going Backwards. Lets go for the show !!
On enchaîne avec It’s no good, hooooooohooohooooo hoohhhhooooo hohoooooo, depuis la gauche, on fait passer tous les ballons dans la fosse et en les voyant sautiller de mains en mains, je trouve que cela va bien avec ce morceau et je savoure ma petite contribution. La manière dont Dave étend ses bras en croix quand la mélodie nous vrille les oreilles me rend déjà extatique. J’aime trop ce moment. A Pain That I’m Used To met tout le monde d’accord et tous les corps en mouvement. Tout le monde saute et danse, la fosse est en ébullition !! Petit aller-retour sautillant de Dave sur le catwalk, qui gratifie les premiers rangs d’un tirage de langue et d’un savoureux déhanché, puis harangue le public à droite, puis à gauche. Quelle énergie incroyable !! Il est déchaîné et nous, on est déjà surexcités !! La fin est l’occasion de lancer un « Good evening Beeeeeeeerlin !! » et nous de crier en retour. Ensuite le son lourd et grave de Useless et les notes pures et cristallines de Precious s’opposent. Quelques douces pirouettes de Dave, puis le solo de Martin où Dave et lui se collent dos à dos. Petit moment complice qu’on aime. La petite intro qui annonce World In My Eyes, et les mains en forme d’yeux se dressent pour accompagner le lightshow rose et rouge ultra sexy. Pauses lascives de Dave qui nous font perdre toute conscience morale, il tend son micro pour entendre nos réactions et termine tout en élégance, tel un oiseau qui déploie ses ailes. Un “ Thank you very much” et un « Where is Berlin toniiiiiiight ? » plus tard, Cover Me s’apprête à nous faire nous envoler dans les étoiles. Minutes suspendues et planantes, merveilleusement servies par les sublimes images du clip d’Anton Corbijn, et ultime instant de grâce quand Dave exécute son hypnotisante chorégraphie sur le catwalk. Je ne m’en lasse pas. Personne ne s’en lasse. C’est beau et il n’y a pas d’autre mot. Dave s’éclipse pour laisser la place aux deux chansons de Martin. Waldbühne retient son souffle… on sait tous celle que l’on a envie d’entendre et que l’on attend depuis des mois. Quand résonnent les premières notes de The Things You Said, tout Waldbhüne chavire en transe et une vague de bonheur indescriptible me submerge. YEEESSS !! YEEESSS !! YEEESSS !! Ce qui se passe à cet instant est magique. Petits regards complices avec ma voisine « 101 », et je crois qu’on a toutes les deux pensé à la même chose. Merci Martin !! Une clameur intense s’élève de tout l’amphithéâtre et on savoure tous la chance que l’on a. Les paroles, le mélange entre la rythmique lourde et la ligne mélodique translucide au synthé sont sublimées en live. C’est trop bon !! La douceur tranquille de Insight nous permet de redescendre sur terre, l’obscurité commence à tomber et des centaines de petites lumières s’allument pour accompagner le duo piano-voix de Martin et Peter Gordeno qui se termine en une lancinante lithanie façon gospel « You’ve got to give love ».
Retour de toute l’équipe, hommages individuels orchestrés par Dave, et ce sera Poison Heart et Where’s The Revolution et ses écrans contestataires, pieds en marche, drapeaux et points levés. Retour à une ambiance plus festive avec la superbe intro de Everything Counts et ses lumières bleues argentées qui en mettent plein les yeux sur fond d’écran démultiplié à l’infini, ça brille, tout le monde danse et tape dans ses mains, hooooooohooohooohoooooooo, hooooooohooohooohoooooooo, pirouettes de Dave, « It’s a competitive world, singiiiiing !! » « Everything counts in large amounts » et tout le monde de reprendre en cœur avec Martin « Grabbing hands, grab all they can, everything counts in large amounts », Dave sur le catwalk et Martin en chef d’orchestre, ça dure une éternité. « Berliiin you really are the best !! ». Intro de Stripped - je vais encore être en transe (un de mes moments préférés indissociable de In Your Room le 23) – sublime light show bleu rose qui donne à la scène des allures de cathédrale, petit son de la caisse claire d’Eigner entre les deux premiers couplets, je l’attends toujours et je peux l’entendre 1000 fois. On lâche maintenant les mastodontes : Enjoy The Silence, Martin se tape son petit délire devant la batterie d’Eigner, Waldbühne tout entier debout se laisse faire et chante le refrain par cœur, « 1, 2, 3, 4 ! » « hohohohooohohohohoooo » petite vague au dessus de Martin and « Ladies and gentlemen … mister Martin … L … Goooooooooore !! qui renvoie son adorable sourire de gosse. Enfin Never Let Me Down Again, après sa longue intro et ce puissant feu d’artifice qui te claque au visage et te met KO, nous sommes prêts à communier tous ensemble, pas un centimètre de fosse ou de gradins sans bras en l’air, les drapeaux de toute l’Europe et du Monde entier sont levés, et c’est le plus beau et le plus émouvant champ de blé qu’il m’ait été donné de voir. On entend les gens crier d’extase, apothéose générale, à ce moment là, plus rien n’existe et tu es juste ivre de bonheur !
Please never let us down ! Comment va-t-on faire pour se remettre de ça ? J’ai une pensée furtive et angoissante qu’on est déjà au deuxième solo de Martin et que ça passe tellement vite. Il faut profiter des dernières chansons à fond.
Martin interprète I Want You Now, et Dave, totalement dans sa bulle d’hommage, sublime Heroes. Calme, tranquillité, presque sérénité, émotion pure, petites larmes aux yeux, oui il va bien falloir s’en remettre. Papalapalam papalapalam : intro de Walking In My Shoes, accompagné de son très esthétique film, et une fin qui se prolonge et vous laisse encore à terre. Je ne veux pas penser que c’est bientôt la fin, et Personal Jesus redonne de l’énergie à tout le monde. Allers-retours de Dave sur le catwalk, « Reach out and touch faith ! » « One more ! ». Je brandis mes bras, je chante (hurle) et je saute comme une folle sur mon (étroit) banc (manquant de tomber à plusieurs reprises) mais je m’en fous je profite. Bon petit bugg sur les affiches C U Next Time montrées une chanson trop tôt (mais c’est vrai que d’habitude il y en a 3 après le deuxième solo de Martin) et Dave s’amuse en nous demandant si on veut déjà qu’ils partent. Non bien sûr que non, on voudrait même rester avec vous éternellement. En plus, on n’a pas encore eu Just Cant Get Enough

. Ce sera la chanson de clôture, et cela me va, car si ce n’est pas la chanson la plus profonde et la plus élaborée de DM lol, elle a le mérite de mettre tout le monde dans une ambiance de joyeuse fête foraine et c’est parfait pour finir dans la joie, ça danse, ça agite son ballon en forme de cœur rouge ou son drapeau, ça fait danser un parapluie noir, et puis Dave est trop marrant dessus. Les oooooooohoooooo ne veulent plus s’arrêter et les milliers d’affiches C U Next Time forment un ensemble aussi beau et émouvant que le champ de blé, en espérant que ce message subliminal se réalise. Dave conclut “ We will see you in some other time ! Thank you so much! Good night! Thank you so much !”. Ovations, saluts et au revoir sur les ooooooooohooooooo qui n’ont pas cessé, gros câlin trop mignon entre Dave et Martin, et chacun s’en va, un par un (j’aurai aimé que cet au revoir dure plus longtemps).
Les lumières de la scène s’éteignent, celles de Waldbühne s’allument, vous laissant un peu hagard, car conscient d’avoir vécu un moment spécial qui fera partie des meilleurs souvenirs de votre vie, mais la réalité vous rattrape en plein vol. C’est fini et il va falloir reprendre une vie normale, sans DM.
J’ai mis du temps à écrire cette review, car je voulais prendre le temps de revivre et me souvenir de chaque moment. J’ai fait mon premier concert de DM en 2006 aux Arênes de Nimes, et j’ai pris une sacrée claque dans la g……. le meilleur concert de toute ma vie. Et bien à Waldbühne, le 23 et le 25, j’ai retrouvé la même émotion, la même énergie, la même communion. Comme vous tous, je lis les « rumeurs », et si ça devait être les deux derniers concerts de DM (bien sûr je ne l’espère pas), je serais heureuse d’en avoir été et fière de m’être donné les moyens de les vivre. Waldbühne est un endroit magique. Berlin est un endroit mythique. J’y ai vu un esprit DM comme jamais ailleurs : les innombrables tshirts, les drapeaux de tous les pays, les DM bus tour, les DM boat tour, les after party dans les clubs berlinois avec une qualité de son et des ledshow incroyables, l’after party au Hansa Studio le 24. Berlin pour un fan de DM, c’est un peu comme le Vatican pour un catholique lol. Un but ultime, un Graal. Si l’on ajoute le Happy Birthday de Martin le 23, la setlist de rêve sur les deux soirs (30 titres joués, le plaisir de réentendre Wrong et I feel You, le bonheur d’avoir The Things You Said et Heroes), les remixes des intros et/ou outros et les lightshows que j’ai trouvés exceptionnels sur cette tournée, le fait de retrouver les désormais amis allemands à qui j’avais racheté une place à Milan en janvier, et ma petite inconscience qui prend un billet d’avion sans place de concert, ces 4 jours à Berlin et ces 2 concerts, je le sais, feront partie des meilleurs souvenirs de ma vie. DM Forever.