Bref, tout ça pour vous dire que deux évènements concomitants m’amènent à parler ici d’un objet rétro : la cassette audio (également appelée "musicassette").
a) je viens de déménager environ 250 cassettes, et je ne sais plus quoi en faire, faute d’équipement pour les écouter.
b) au même moment, je suis tombé sur une chronique parue récemment dans les Inrocks, à la saveur un peu nostalgique, et qui rend un hommage appuyé à cette bonne vieille cassette audio.
Alors pour les kids qui nous lisent, la cassette était une chose carrée, en plastique et pas très belle.

Sa durée de vie était plus ou moins courte, sachant que la bande magnétique d’une cassette avait la facheuse habitude de se dérouler entièrement dans l’autoradio de la R5. Et cette fragile bande magnéto, c’est ce qu’il fallait absolument préserver. Il fallait la chouchouter pour prévenir toute catastrophe irréversible, et en particulier sa rupture pure et simple. Alors là, c’était opération de la dernière chance : resoudage de la bande avec du ruban adhésif, en sachant parfaitement que cela signifiait le perte inéluctable d’un bout d’une chanson de la face A et de la face B.
Mais ne nous lamentons pas sur ces quelques petits désagréments. Comparé au disque vinyl, la cassette audio était révolutionnaire, et pas seulement parce qu’elle pouvait être enregistrable. Elle était aussi un progrès technologique car on pouvait l’emmener de partout, facilement, dans la poche de son jean ou dans la boite à gants de la Fiesta.
Outre l’autoradio et ses dangers, il y avait trois autres possibilités d’écouter une cassette, à commencer par une chaîne hi-fi digne de ce nom. Un privilège réservé aux mélomanes avertis.
Deuxième solution, posséder un magnétophone. Cet objet, qui serait aujourd’hui la risée de n’importe quel bambin audiophile, avait une caractéristique très particulière : il diffusait un son d’une médiocrité sans nom. Vous vouliez enregistrer quelque chose sur une cassette, pas de problème. Il fallait juste admettre que le bruit que vous faisiez en appuyant sur la touche « record » ou « stop » serait enregistré sur la bande.
Troisième solution, le top du top : avoir un walkman. Le premier que j’ai eut était en métal, pesait à peu près 6 kg, se portait très esthétiquement en bandoulière autour du cou, et avait une autonomie d’environ deux heures avec quatre piles. Ce qui signifiait : rembobinage et avance/retour rapides interdits. Ecouter un album sur un walkman était donc un pur bonheur, teinté d’anxiété (panne de batterie) et de frustration (no zapping).
La méthode simple était alors d’écouter en entier la face A, et retourner la chose pour écouter la face B en entier. Ce qui aujourd’hui ferait fantasmer n’importe quel artiste, de nouveau récompensé pour s’être pris la tête pendant des semaines à choisir l’ordre dans lequel les chansons de son album seraient rangées.
Sinon, les plus manuels et endurants du poignet avaient toujours l’option « rembobinage au stylo bic ». Passe-temps idéal en cours de géométrie, et beaucoup plus utile que d’apprendre le carré de l’hypothénuse, vu le nombre de fois où j’en ai eut besoin dans la vie courante une fois le BEPC passé.
Ah, on commence à apprécier son i-Pod, hein ?
Moi je lui doit beaucoup à cette cassette. Emmener de la musique avec moi était un bonheur sans nom. Enregistrer des bouts de chansons du top 50 sur Europe1 était fantastique. Et je lui pardonne tout, même son livret dépliant avec ses photos ridiculement petites.
Bref, tout ça pour vous dire que j’ai trouvé une chronique dans les Inrocks et que j’avais envie de vous la faire lire :
Attachment: http://www.frenchviolation.com/board_ht ... 0-K7_2.jpg