Control de Corbijn sur ian curtis (joy division)

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Messagepar jb » 01 Juin 2007, 12:18

Il y a un truc de prévu entre membres du forum pour la projection ?



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Messagepar malk66 » 01 Juin 2007, 22:41

Je ne sais pas ! J'y serai avec David-Sirkis vers 19 h pour manger un petit truc avant la séance.
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Messagepar STUMM101 » 01 Juin 2007, 23:22

Salut,

Un petit récapitulatif de qui va à la projection ?

A+
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Messagepar jb » 02 Juin 2007, 08:07

Si j'ai bien compris :

Anouche
Stumm101
Malk66
David-Sirkis
The X Phil ?
kvod
jb

Si vous voulez boire un coup avant ou après...
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Messagepar The X Phil » 02 Juin 2007, 14:48

jb a écrit:Si j'ai bien compris :

The X Phil ?

Ouaip, mais je fais vraiment juste l'aller-retour...
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Messagepar The X Phil » 02 Juin 2007, 23:16

Bon, ben j'crois qu'on peut dire que c'était mortel, hein !
(pour l'instant, pas capable d'une analyse plus poussée !)
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Messagepar The X Phil » 03 Juin 2007, 12:07

En faisant appel au photographe rock Anton Corbijn (responsable du visuel de Depeche Mode et U2 entre autres) pour réaliser la bio de Ian Curtis, il paraissait clair qu'on allait vers le film de geeks destiné aux fans de Joy Division.
Ben en fait pas vraiment. Parce que Corbijn se défend d'avoir fait une biopic, un film rock, l'illustration de la vie d'une star alternative qui s'est brûlé les ailes. C'est surtout un vrai film, bien différent de ces biopics comme on en voit trop, derrière lequel on trouve à la fois le désir de raconter Ian Curtis tel qu'il était, mais aussi un vrai projet de cinéma.

Basé sur le livre « Touched from a distance » de la veuve Deborah Curtis, « Control » est un portrait à charge de Ian, mais ne ressemble jamais à un règlement de comptes (il paraît même que le chanteur apparaît dans le film plus sympa que dans le livre – qu'est-ce que ça doit être !). Loin des frasques « sex, drugs and rock and roll », le film décrit un homme paumé, inadapté à la vie, en proie à des crises d'épilepsie et à des traitements lourds qui le détruisent petit à petit. A son calvaire personnel, qu'il exorcise dans des textes noirs et lucides, répond le calvaire de son entourage. Et c'est là où le film de Corbijn trouve sa spécificité, en décrivant les tourments des autres personnages, et principalement de Debbie, avec la même précision que ceux du personnage principale. Deborah Curtis (phénoménale Samantha Morton) finit par emporter l'empathie au même titre que Ian, figure mythique qu'on pensait prêts à suivre jusqu'au bout et qui se révèle finalement comme un être humain « normal ». Cette originalité se retrouve dans la structure du film : si la première heure couvre 4 ans de la vie du chanteur et du groupe, la seconde heure se concentre sur les 6 derniers mois, où la musique passe au second plan derrière les problèmes de Curtis avec sa maladie et le choix impossible entre son foyer et la jeune belge dont il est tombé amoureux. Cette second heure pourra paraître un peu longuette, mais c'est elle qui fait le prix du film.

Bien sûr, l'ex femme du chanteur étant à l'origine du film (elle en est aussi co-productrice), on pourrait douter de la bonne foi de ce qui nous est montré. Ce n'est jamais le cas, parce que le film a la volonté d'attaquer son sujet frontalement et sans détours (Debbie passe elle aussi pour une chieuse, et c'est limite si on se dit pas des fois qu'elle mérite que son mari se détourne d'elle). Et comme Corbijn a connu Ian Curtis et que les membres de New Order ont eu un droit de regard sur le scénario, « Control » transpire l'honnêteté.
Dans sa réalisation Corbijn refuse tout effet facile, et va là aussi à l'encontre des biopics classiques. En utilisant le noir et blanc, en ayant recours à un rythme posé, en supprimant toute afféterie visuelle, le réalisateur livre un film sec et brut, proche parfois du documentaire. Le film est réalisé comme les chansons de Joy sont enregistrées : avec un minimalisme qui aboutit à une efficacité rare. Ne pas croire pour autant que « Control » montre pendant deux heures des gens qui se morfondent dans le noir dans leur chambre; c'est un film plein de vie, d'humour (le perso de Rob Gretton est immense, Peter Hook passe pour un gros bourrin cynique...), qui prend aux tripes par sa simplicité même.

Il y a fort à parier qu'on trouvera des fans hardcore pour pinailler sur tel ou tel détail, ou pour refuser la vision ambiguë de leur chère idole... Le fan hardcore est souvent un con, et tant pis pour lui s'il bloque sur ça.
Car si la volonté de Corbijn est de faire un film pour tout le monde, il veut aussi offrir un formidable cadeau aux fans de Joy Division. Et de ce point de vue, il est extrêmement difficile d'être objectif devant « Control » (je veux dire que pour moi c'est encore plus dur que d'habitude !). On ne découvrira pas grand-chose qu'on ne savait pas, mais tout ce qui est lié au groupe constitue un festival de scènes enthousiasmantes. L'histoire de Joy division était déjà un élément du film « 24h Party People », mais le film de Corbjin enfonce celui de Winterbottom qui se limitait à l'anecdotique, et tournait autour de Tony Wilson, pas du groupe. On retrouve des séquences en commun dans les deux films, mais leur pouvoir évocateur est bien plus fort dans « Control ». La formation presque accidentelle de Joy Division, leurs premiers concerts, l'écriture et l'enregistrement des morceaux de « Unknown Pleasures », la signature chez Factory, "Transmission" à l'émission de Wilson, la tournée en Europe... jusqu'à la formation implicite de New Order à la fin. Corbijn aligne les séquences jouissives, et c'est un vrai bonheur. D'autant que les acteurs sont largement à la hauteur (Sam Riley en tête : on croirait voir Ian Curtis ressuscité)... et réinterprètent eux-mêmes les chansons de Joy ! Ca aurait pu être une très mauvaise idée; au contraire ça donne des versions inédites de « Dead Souls », « Isolation », « Disorder» et autres, très fidèles aux originales mais surpuissantes. Seul le chef d'oeuvre des chefs d'oeuvre « Love Will Tear Us apart » reste intouchable. Et la bande-son est augmentée des chansons de l'époque que Curtis écoutait (de Bowie à Iggy Pop) et d'instrumentaux de New Order.

On ne verra évidemment pas le suicide de Curtis, filmé hors champ par un réalisateur qui refuse encore le pathos facile. Mais toute la fin du film est un calvaire pour le spectateur, où la tension et l'émotion monte sans arrêt. On sait ce qui va se passer, on le craint, et Corbijn joue avec nos nerfs en nous distribuant des baffes émotionnelles à répétition. La toute fin du film, évidemment sur la chanson « Atmopshere » (pour laquelle Corbijn avait réalisé un clip posthume) est saisissante, et j'étais à 2 doigts de chialer quand apparaît le carton « Ian Curtis is born on 15 July 56. He died on 18th May 80 » (malheureusement, la chanson de Joy est remplacée par une reprise de « Shadowplay » par The Killers, sympa mais déplacée, qui diminue la force de la fin).

« Control » est une bio filmée à l'image du chanteur : sombre, complexe, toute en attraction/répulsion. Ian Curtis a traversé la vie comme un météore, se détruisant et détruisant tout autour de lui, mais laissant au monde deux albums et un tas de chansons magiques, des perles noires qui continuent de fasciner trente ans après. Corbijn en a tiré un film sobre et magnifique, qui fascinera lui aussi sûrement longtemps. C'est pas grand-chose, mais c'est quand même énorme.




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Messagepar The X Phil » 03 Juin 2007, 12:29

A noter un vrai gag de nerd : quand Wilson dit à Curtis "ça pourrait être pire, tu pourrais être le chanteur de The Fall" - c'est justement le personnage que Sam Riley jouait dans "24H Party People" !
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Messagepar malk66 » 03 Juin 2007, 13:02

Salle comble pour le film d'Anton Corbjin hier au forum des images. J'avoue je ne connaissais pas Ian Curtis, mais étant fan de New Order, je me devais de plonger dans l'atmosphère sombre de Joy Division.

Merci à Anton pour son choix d'avoir filmer en noir et blanc, on a réellement l'impression de faire un voyage dans le passé. Et l'interprétation Sam Ridley est bluffante, dans son rôle d'homme torturé et tiraillé entre deux vies. On découvre un Ian Curtis introverti, poète, ça m'a donné envie de mieux connaître son univers... J'aurai bien aimé quelques passages sur l'extraordinaire travail du son et montage du groupe.

Un film sobre avec une petite dose d'humour pour pas trop sortir son kleenex.

Bon ! Je vais m'attaquer à " 24 hours party people ".

Ps : Avec David Sirkis on a attendu un ptit moment après la projection mais on n’a vu personne du forum et même pas Anton.
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Messagepar The X Phil » 03 Juin 2007, 14:14

malk66 a écrit:J'aurai bien aimé quelques passages sur l'extraordinaire travail du son et montage du groupe.

Ben ça c'est plus approprié pour New Order que pour Joy... D'ailleurs, t'en verras plus là dessus dans 24HPP. Concernant Joy, le travail sur le son est plus dû à Martin Hannet, qu'on voit à peine dans "Control", et consiste surtout à épurer le son au maximum.
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Messagepar jb » 03 Juin 2007, 23:25

The X Phil a écrit:En faisant appel au photographe rock Anton Corbijn (responsable du visuel de Depeche Mode et U2 entre autres) pour réaliser la bio de Ian Curtis, il paraissait clair qu'on allait vers le film de geeks destiné aux fans de Joy Division.
Ben en fait pas vraiment. Parce que Corbijn se défend d'avoir fait une biopic, un film rock, l'illustration de la vie d'une star alternative qui s'est brûlé les ailes. C'est surtout un vrai film, bien différent de ces biopics comme on en voit trop, derrière lequel on trouve à la fois le désir de raconter Ian Curtis tel qu'il était, mais aussi un vrai projet de cinéma.

Félicitation pour cette chronique très détaillée :respect:
Pas grand chose à ajouter si ce n'est que je suis content que Corbijn n'ait pas sombré dans les pièges habituels du biopic comme par exemple dépeindre Curtis en véritable rock star. Car l'histoire de Ian Curtis ne ressemble pas vraiment à cela même si sa disparition soudaine l'a sans doute fait passé pour une icône pour beaucoup. Corbijn prend le parti de nous montrer la vie d'un type lambda qui a beaucoup de mal à sortir de l'adolescence et qui n'était sans doute pas assez fort pour mener de front ses différentes vies. Dans le livre "Please Kill Me", Iggy Pop explique pourquoi son mariage n'a duré qu'un mois. En gros, il a tout de suite compris qu'il ne pouvait pas être membre des Stooges et développer sa carrière en étant marié et il a fait un choix en conséquence.

Curtis aura beaucoup de mal à faire ces choix. Il ne sait pas vraiment ce qu'il veut, il se retrouve embarqué dans l'aventure Joy Division par accident et parce que l'époque permet à des inconnus d'exister sur le plan artistique. Corbijn montre très bien tout ça, il faut dire que le sujet du film, parfois figé dans ses pensées et dans son monde, se prête bien à ce type de réalisation assez classique. Maintenant je me demande si l'histoire fonctionne avec des spectateurs qui ne connaissent pas la vie de Ian Curtis, si cette tension qui monte inexorablement dans la seconde partie du film sera perceptible pour les gens qui n'ont pas lu le bouquin dont est inspiré le film ou qui ne connaissent pas Joy Division.

Sinon le son m'a paru un peu faiblard dans le cinoche, genre son qui est planqué derrière l'écran et qui est un peu lointain.

PS : J'espère que les usagers de la ligne 13 ont pu rentré chez eux.
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Messagepar The X Phil » 04 Juin 2007, 00:35

En effet, il est pas certain que le film intéresse les gens qui ne connaissent pas Joy Division - et ça, on ne le saura qu'à la sortie en septembre, parce que, hier, y'avait quand même que des fans (ou pas loin) !

Par contre, je pense que c'est pas la peine quand même de connaître son Ian Curtis sur le bout des doigts pour apprécier. J'y étais hier avec ma copine, qui n'est pas fan du groupe mais qui sait 2-3 trucs... Elle a évidemment moins aimé que moi, mais quand même. Sur toute la partie finale, à partir du moment où Gretton arrive pendant le tournage du clip de LWTUA pour annoncer la tournée aux states, il suffit de savoir qu'on entre dans la denrière ligne droite pour ressentir la tension.
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Messagepar nitrate » 04 Juin 2007, 11:43

The X Phil a écrit:En effet, il est pas certain que le film intéresse les gens qui ne connaissent pas Joy Division - et ça, on ne le saura qu'à la sortie en septembre, parce que, hier, y'avait quand même que des fans (ou pas loin) !

Ce qui me fait peur, c'est que la distribution du film sera sans doute plus que limitée, genre 2 cinés à Paris et rien ou presque en province. Ce n'est pas un film qui va attirer le grand public et les petits cinémas qui prennent quelques risques de programmations se font de plus en plus rares.

Il y a de fortes chances que les provinciaux devront attendre la sortie dvd pour voir le film.
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Messagepar isaleelee » 04 Juin 2007, 12:59

nitrate a écrit:et rien ou presque en province

Quoi de neuf à part ça ?

Isa *hors blockbusters c'est toujours la même chose* leelee

ps : je touche du bois quand même
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Messagepar jb » 14 Juin 2007, 17:58

Un peu HS mais deux pages sur Corbijn dans le courrier international de cette semaine :

Image Image

http://www.frenchviolation.com/index.p....ational
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Messagepar dave1er » 14 Juin 2007, 18:28

Une question à 10 centimes : si le métier d'Anton est de prendre les autres en photo, qui alors s'est amusé à le prendre, lui, en photo ? La photo est créditée ?
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Messagepar jb » 14 Juin 2007, 18:53

Photo de Fred Dufour pour l'AFP, sans doute pendant le festival de Cannes. J'ai déjà vu passer des photos du même set ici et là.
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Messagepar jb » 15 Juin 2007, 13:47

Control sera projeté ce week-end à Sèvres dans le cadre du festival Protoclip.
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Messagepar jb » 18 Juin 2007, 12:28

nitrate a écrit:Ce qui me fait peur, c'est que la distribution du film sera sans doute plus que limitée, genre 2 cinés à Paris et rien ou presque en province. Ce n'est pas un film qui va attirer le grand public et les petits cinémas qui prennent quelques risques de programmations se font de plus en plus rares.

Il y a de fortes chances que les provinciaux devront attendre la sortie dvd pour voir le film.

Etant donné qu'il y a eu pas mal de buzz autour du film à Cannes, le distributeur envisage une centaine de copies pour Control sur le territoire français, ce qui est un chiffre honorable.

Le film ne bénéficiera pas d'autant de copies que Shrek le troisième ou les Bronzés 3 mais sa diffusion ne sera pas limitée aux seuls cinémas d'art et d'essai.
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Messagepar Cilou-Angel » 18 Juin 2007, 12:42

Je pense avoir donc quelques chances de le voir a Bordeaux.
Cela dit vu la notoriete du realisateur, le fait qu'il y a pas mal de battage autour de ce film depuis de nombreux mois maintenant, plus l'effet cannes, et si le bouche a oreille fonctionne bien on peut peut etre esperer un peu plus de copies que prevues a l'origine?




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