par Vivre Avec Depeche Mode » 13 Oct 2012, 12:52
N'ayant pas vu de sujet ouvert sur le jugement que l'on peut porter sur l'album de Soulsavers, je profite de cet autre sujet pour glisser mon avis sur cette réalisation hors dm car elle me permet en même temps d'exprimer une attente précise sur le nouvel album.
Comme à l'accoutumé, la période de « latence » a été remplie par divers travaux, de la musique électro de Martin jusqu'à l'importante collaboration de Dave à l'album de Soulsavers. Même en fréquentant plusieurs fois le disque, j'ai peiné à entrer dans l'univers de la deuxième partie car, pour le dire peut-être un peu trop rapidement, elle contient des titres trop ressemblants les uns avec les autres, trop monotones. En revanche l'intro « La ribera », « In the morning », « Longest day » et « presence of god » ont largement suffi à mon bonheur. Quelle émotion, dans un premier temps, d'entendre la voix absolument claire et très bien enregistrée de Dave ! Je n'entrais pas encore complètement dans les titres que cette simple présence sonore me donnait le frisson. Le mot de « maturité » est devenu maintenant un peu galvaudé pour parler de notre Dave actuel, mais posons que la maturité, une fois reconnue, connaît encore différentes phases de progression, de nouveaux déclics. Je l'ai personnellement ressenti car le spectre vocal est encore mieux valorisé, utilisé.
J'ai pénétré ensuite dans l'atmosphère de ces chansons et, de manière bien plus convaincante que la deuxième partie, je voyais l'Amérique profonde telle que le cinéma nous la représente, ces routes, ces immenses forêts, la cabane du frère dans Une Histoire Vraie de David Lynch. J'ai même fait une association de ce genre entre les restes bien country de « The longest day » et les paysages du film Tucker et dale fightent le mal - même si, naturellement, le propos n'est pas du tout le même !
Ces chansons, contemporaines de ma découverte du groupe Moloko, m'ont donc pleinement accompagné et parfois m'ont fortement ému.
Mais, toutes intenses soient-elles, elles valent un temps. On en revient au même débat sur la prétendue « noirceur » qui colle à DM. Nous tenons, avec The Light the Dead See, un très bon élément de comparaison. Les trois chansons dont je parle depuis le début ont leur intensité certes, mais, au final, ont quelque chose de trop appuyé au niveau du pathos et du regard sur soi. Elles n'ont évidemment pas à être changer, mais il leur manque quelque chose pour créer ce formidable équilibre entre la noirceur et l'énergie que l'on a depuis le début chez DM – et cela, encore une fois, à titre seulement comparatif. C'est l'équilibre que je voudrais retrouver dans le nouvel opus.
Désolé pour ce partiel hors sujet mais je pense que vous aurez compris ma démarche.