Bon, J'avais été paresseux pour Paris, il fallait quand même une petite review pour cette soirée particulière.
Tout d'abord, ravi d'avoir pris le train plutôt que le bagnole pour arriver dans la ville, j'ai assez apprécié cette cité typiquement allemande. J'ai tout fais à pied (et ils s'en souviennent encore) et le temps était vraiment hyper agréable après cet hiver pénible. Traverser la ville donc pour le stand de marchandising itinérant où, légère déception, ce qui était proposé m'a plutôt déçu pour ce dernier jour d'ouverture. 1 heure de file quand même pour un t shirt. J'ai au moins préservé mon portefeuille.
Ensuite, de nouveau un petit tour dans la ville, passage par un disquaire (où j'ai trouvé qq plaques intéressantes mais rien en DM, à part les rééditions récentes d'albums , pas d'originaux ni de maxis - ce qui est rare en Allemagne).
Retour à l'hôtel, bain décontractant pour être au top pour le concert et vers 18H, direction la salle qui se trouve à 10 minutes à pieds de ma chambre.
Premier constat, l'ambiance est décontractée. Les gens semblent vraiment contents d'être là, ENORMEMENT de t-shirts DM ou de gens habillés en noir - une black swarm à l'ancienne. La moyenne d'âge se situe aux alentours de 50 ans, il y a certes qq "jeunes" par ci par là mais c'est le public historique de DM qui s'est déplacé ce soir.
L'entrée se fait tranquillement, pas de sécu invasive, pas de flicaille visible, pas de pression sur les gens, pas d'hurlements - certains devraient en prendre de la graine.
La salle est superbe - il y a tout ce qu'il faut pour manger un bout et boire un coup. Les prix sont évidement trop chers mais plus raisonnables qu'ailleurs. Tout est fait pour s'y sentir relax. D'ailleurs, en gradin, il y a des pose gobelets soudés au siège en face du votre - car les allemands ont compris qu'on pouvait avoir envie d'être à un concert, en buvant un coup ET applaudir en même temps

Arrive le camarade Dave1er, on est content de se retrouver, on papote un peu tout en profitant de la première partie que j'ai trouvé plutôt intéressante.
La salle est dans une tension palpable mais bienveillante, ca applaudit à tout rompre, la fosse entame des tentatives de ola plutôt probantes, ca crie de plus en plus. Le DJ set fait vraiment son taf - il nous semble même qu'il est différent des autres dates, mais sans certitude. L'ambiance monte, la lumière s'éteint, c'est la folie. J'ai l'impression d'être revenu qq décennies en arrière devant tant de ferveur. Je trouve le son énorme, bien réglé. Dès les premiers vrombissements de MCIM, tout le gradin se lève instantanément pour ne plus jamais se rassoir - y compris pendant les titres de Martin. Dave est en feu, il garde bien entendu ses repères et ses habitudes, mais on sent qu'il donne tout dans cette course finale, son chant est parfait. Martin est souriant et lui aussi dans un plaisir palpable. Les titres s'enchainent, je goutte chaque note, chaque refrain, chaque mot parce que plane sur mon plaisir la tristesse des dernières fois, encore fantomatique à cet instant. Le dernier tourbillon de Dave, le dernier rif de guitare, le dernier champ de blé.
J'espérais World in my eyes, et effectivement, c'était bienvenu. Fletch pendant plusieurs minutes qui nous regarde, Dave en donnant une interprétation tout en retenue, et oui, regardons les bien encore une fois dans les yeux... Ceux de celui qui ne sera jamais plus là, et ceux des ses comparses sur la scène. Car ces mecs là, ont les a regardé encore et encore. Depuis des décennies pour certains d'entre nous. On était gosse et eux aussi. Dave est assis près de Christian pendant la fin du morceau, il nous regarde, regarde les écrans où Fletch disparait petit à petit et à cet instant, j'ai l'impression qu'il ressent la même chose que moi. Ce n'est sans doute que de la projection de fan, mais je m'en cogne, c'est mon émotion du moment et je la vis pleinement.
Le spectacle continue, avec une énergie folle, les guys de Basildon ne semblent pas avoir un an de tournée dans les jambes, Dave ne semble pas du tout rincé comme il l'était à la fin du spirit tour (ca se voit sur le DVD je trouve).C'est un bonheur d'avoir Behind the wheel - je pensais qu'elle passerait à la trappe au regard de la présence de World in my eyes. Avant Waiting for the night, le petit speetch improvisé de Dave. Il était visiblement ému, Martin surpris de son initiative je crois mais très honnêtement je ne sais pas quoi penser de ce passage. Il me semble que son émotion venant principalement de la clôture d'un cycle qui avait été un pari vu les circonstances (perte de Fletch, décision de continuer) et l'occasion pour lui, assez rare finalement, de remercier le crew. En fait je ne veux rien voir de plus dans ce discours, mais peut-être suis je dans le dénis...
Waiting a été particulièrement intense, une salle qui retient son souffle. Les gars ne perdent pas leur humour pour autant, finissant ce moment suspendu par un salut mutuel japonais - je ne les avais jamais vu faire ca. Les accolades sont intenses et souriantes. On s'amuse bien sur JCGE, We're flying high sur NLMDA en se perdant dans les champs de blé et on touche notre foi une dernière fois avec ceux qui furent nos dieux païens depuis que nos chemins se sont croisés, peu importe quand. Il n'y a pas de différence.
Je pense qu'ils ne savent pas plus que nous comment l'Histoire s'écrira. Je garde espoir. Mais si ce concert devait être le dernier, même si ce n'est pas le meilleur que j'ai vu, c'était un Fuck'in concert de Depeche fuckin' Mode.
Just thank you, guys. Pour le concert et le reste. C'était énorme.
100window"rideau"