Jaco Pastorius - Bassiste jazz

Parce qu'il n'y pas que DM dans la vie : le punk, le post punk, les années 80 l'électro, le rock, la pop, Joy Division, Ian Curtis, David Bowie et tant d'autres...

Messagepar tibo » 24 Mai 2009, 10:19

J'écoute depuis des années cet album de Jaco Pastorius et son big band, enregistré au Japon en 1982. C'est dire si je le connais par coeur. Pour la petite histoire, j'ai même joué Soul intro/The chicken avec un ancien groupe :langue:
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Tracklist :
1. Invitation
2. Amerika
3. Soul intro / The chicken
4. Continuum
5. Liberty city
6. Sophisticated lady
7. Reza / Giant steps / Reza (reprise)
8. Fannie Mae
9. Eleven

Pour info, il est également sorti, toujours en simple et avec le même tracklist, sous le nom "Invitation".
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Cet album est une sélection tirée d'un mythique double album sorti uniquement au Japon, mais longtemps disponible en CD qu'en import et à des prix délirants (jusqu'à 100 euros...)
Ce double album a fait récemment l'objet d'une réédition remasterisé en 24 bits, et à un prix bien moins élevé (un peu plus de 30 euros...). Je me suis décidé à l'acquérir (à grand frais :) )
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Les différences sont nombreuses :
- présence de parties importantes sur des morceaux qui avaient été édités (intro de Jaco avant le coup de sifflet de Invitation, solo de Jaco sur Reza/Giant steps/Reza, très longue intro de Toots Thielmans sur Sophisticated lady...)
- des morceaux en plus : Okonkole y trompa (faut aimer, moi j'adore ! ), le magnifique Elegant people de Wayne shorter (album Black Market de Weather report), le romantique Three views of a secret, et bien sûr, Twins
- un son plus fidèle, mais donc un peu clair et qui laisse passer un peu plus d'imperfections de l'enregistrement (pas mal de souffle), mais avec plus de rapidité, de fluidité et de réalisme, même si le mixage est on ne peut plus fantaisiste, avec une batterie large comme la scène et des instruments pas du tout disposés comme ils l'étaient sur scène (cf. les vidéos de cette tournée).
Tracklist CD1 :
01. Invitation (avec intro expérimentale par Jaco)
02. Soul intro / The chicken
03. Continuum
04. Liberty city (divers soli additionnels)
05. Three views of a secret
06. Sophisticated lady (longue intro harmonica par Toots Thielmans)
Tracklist CD2 :
01. Amerika
02. Okonkole' y trompa
03. Reza / Giant steps / Reza (long solo par jaco)
04. Elegant people
05. Twins
06. Pac Man blues (Fannie Mae)
07. Eleven

Au final, un bon disque, meilleur que le simple, qui est déjà une super pièce pour celui qui a envie de se payer un bon moment avec ce génie de la basse et une formation originale (big band + harmonica + steel drum...), et des musiciens de rêve.

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Messagepar Purple Girl » 24 Mai 2009, 19:50

Merci pour tes conseils, Tibo.
Je ne connnais pas encore ces albums de Jaco que tu as cités.
En revanche j'écoute l'album éponyme en boucle, je l'avais acheté à 7 euros à la fnac.
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J'en suis vraiment dingue, il y a tout ce jeu subtil éblouissant qui me touche énormément.
Je possède aussi les albums avec le Weather report qui sont excellents. Je prends mon temps pour les écouter car ce sont des oeuvres qui se savourent.

Je ne connais nullement les techniques de la basse, par exemple ce n'est que récemment que j'ai appris ce que c'était le slap et comment certains des bassistes que je considère comme étant des maitres (Flea, Marcus Miler, Bootsy) utilisaient fréquemment cette technique.
C'est l'émotion qui prime avant tout, Jaco était un virtuose et son art me touche profondément et me donne des frissons, impossible de ne pas être touché par cette grâce... :inlove:

Purple Girl "qui est dingue des guitaristes mais qui kiffe aussi les bassistes..."




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Messagepar tibo » 24 Mai 2009, 21:05

Purple Girl a écrit:En revanche j'écoute l'album éponyme en boucle
J'en suis vraiment dingue, il y a tout ce jeu subtil éblouissant qui me touche énormément.

Ce premier album, que Jaco a sorti à l'age de 24 ans, est une pièce importante dans l'histoire du "jazz moderne" et c'est aussi un album OVNI car il présente la palette de ce que pouvait faire Jaco.
Pour moi, Jaco a révolutionné la place du bassiste dans le jazz (et la musique en générale ?), que l'on cantonnait jusqu'alors à un rôle d'accompagnement (avec le batteur) et à qui on laissait de temps en temps un peu de place pour un solo.
Sa vision dépouillée très personnelle de Donna Lee, que l'on peut prendre pour une démonstration égocentrique à la première écoute, est en fait un véritable hommage tant à Parker qu'à la basse. Au delà de la technique, il y a une véritable âme.
Le funky Come on, come over est une bonne introdution aux talents d'écoute et de compositions dont faisait preuve Jaco. La basse y occupe pardoxalement un rôle de second plan alors que c'est elle qui tient tout le morceau.
Continuum est une ballade qui montre que Jaco sait passer au delà de la démonstration technique de virtuose pour faire parler sa basse simplement et chaleuresement.
Le pur Hancock, très Weather report, Kuru/Speak like a child, fait lui aussi la part belle aux autres, relégant la basse au plan d'accompagnement, mais présente ce riff obsessionnel, une des véritables signatures de Jaco.
Une fois de plus, on peut penser que Portrait of a lady n'est qu'une démonstration (tout en harmoniques), mais c'est surtout et avant tout un morceau très émouvant, avec une véritable pureté. On croirait entendre un groupe...
Opus Pocus, bien qu'assez étrange à la base avec son steel drum et ses lignes mélodiques tordues, est le premier pied de Jaco dans ce qu'il allait faire avec son Big band. Si tu aimes ce morceau, et que tu aimerais y entendre plus de vie et de variété, courres acheter le live dont je parle plus haut !
Même si c'est probablement ce genre de délires qui a plongé Pastorius dans l'isolement et l'a conduit lentement à la mort (refus de sa maison de disque de publier son album de steel drum), le type de pari pris dans Okonkole y trompa est sacréement couillu. Au delà de l'aspect loufoque et experimental, il y a du génie dans cette oeuvre, surtout pour l'époque.
En écoutant Used to be a cha-cha on sent bien l'impact que Jaco a eu dans Weather report. La qualité des compositions et arrangements me font dire qu'il avait d'ores et déjà sa place aux côtés de Wayne Shorter, autre compositeur de génie.
Et enfin le morceau Forgotten love, qui a été souvent qualifié de "mini-concerto pour piano", et dans lequel Jaco ne joue pas, qui est boulversant d'émotion. Et là encore, quels arrangements sur les cordes ! J'ai les poils rien que d'en parler !

Je possède aussi les albums avec le Weather report qui sont excellents. Je prends mon temps pour les écouter car ce sont des oeuvres qui se savourent.
Mention spéciale pour moi à Black market car il y a Elegant people de Wayne Shorter, qui est à tomber. D'ailleurs, rien que pour ce morceau interprété par le Big band de Jaco, le double CD cité ci-dessus vaut le détour.

C'est l'émotion qui prime avant tout, Jaco était un virtuose et son art me touche profondément et me donne des frissons, impossible de ne pas être touché par cette grâce...
Oui ! Oui ! Oui ! Mais je reconnais aussi qu'il a fait quelques trucs un peu trop barrés dans la deuxième partie de sa carrière. Un peu trop "punk jazz", si vous voyez ce que je veux dire...

tibo "harmonique"




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Messagepar Purple Girl » 09 Avr 2010, 23:43

tibo a écrit:J'écoute depuis des années cet album de Jaco Pastorius et son big band, enregistré au Japon en 1982. C'est dire si je le connais par coeur. Pour la petite histoire, j'ai même joué Soul intro/The chicken avec un ancien groupe :langue:

Encore un Enorme Merci pour cette découverte!
Ce double live est juste fantastique. Il y a énormément de magie et de subtilité. Je ne m'en lasse pas... J'ai un faible pour ce Continuum qui prend ici toute sa dimension. C'est un morceau qui m'émeut beaucoup. Three views of a secret est superbe mais je ne suis pas fan du jeu de Toots Thieleman. Elegant people, Okonkole' y trompa, sont juste orgasmiques. Ce disque est assez incroyable. Oui, j'use de superlatifs car Jaco le méritait. Certains vantent le jeu des Wooten et cie, moi je vante ce mec et sa subtilité et le sommet de son jeu si unique. Qu'est ce que je suis bluffée!
Purée quel Génie!
Un lien vers une émouvante et splendide version de Continuum au Berlin Jazz Festival de 1979: http://www.youtube.com/watch?v=tBaibqhSCfw
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