Bon, comme ma review d’Anvers était passée à la trappe, je recommence pour Lille (après la guerre, certes mais bon…)
Petit clin d’œil à la SNCB pour le trajet Liège-Bruxelles-Tournai-Lille avec une grosse partie du chemin dans un wagon surbondé et sans clim. Debout, en regardant couler la sueur dans le cou du Chewbacca devant moi et sa chemise qui lui collait aux poils, il m’est traversé l’esprit que, décidément j’étais trop vieux pour ces conneries. Puis j’ai pensé aux camardes dans leurs tentes devant le stade et je me suis contenté de regarder ailleurs…
J’ai trouvé l’esplanade autour du stade plutôt agréable avec ce beau temps, la sécurité que je craignais atroce était là en force, mais personnellement, je n’ai eu affaire qu’à des gens charmants qui faisaient leur boulot très correctement, sans agressivité et sans zèle inutile (j’ai lu que certains ici n’étaient pas du même avis que moi, mais c’est juste mon expérience). Un petit tour par la pause pour prendre un pot avec Dave1er, saluer Shine et qq autres (et récupérer les badges FV

) direction le camion de marchandising. J’ai craqué pour le programme, le porte clef DM et le t-shirt bande rouge dm avec les dates derrières. J’aurais voulu prendre plus, mais tout cela est bien cher : je vais étaler les dépenses et reprendrai un truc en juin à Cologne et en juillet à Paris.
Après le pipi d’usage, direction le 1er gradin, dans le bas juste milieu de scène : parfait.
J’ai raté The Horrors mais je dois dire que je m’en fous un peu. Je papote avec mon pote pendant le set techno d’attente que je trouve cette fois très efficace pour faire monter la sauce (alors qu’à Anvers, j’avais trouvé ça mou). Le public est bien chaud, me fait penser à celui de Bercy, la clameur monte, des tentatives de Hola, ça s’annonce bien. Les écrans latéraux sont là (à Anvers ils étaient absents, ce qui va considérablement changer la donne pour moi).
Une petite review, une fois n’est pas coutume, morceau par morceau :
- Intro : je l’ai dit, j’aime le set techno, par contre la montée en puissance est coupée par le revolution des Beatles qui, même si je comprends le concept, me semble tomber comme un cheveu dans la soupe. Ensuite je trouve l’intro assez brouillonne musicalement jusqu’à ce que Going backwards commence vraiment.
- Going backwards : J’adore cette chanson sur disque, elle pêtait déjà en live sur le plateau de quotidien mais là avec la puissance du son, ça change tout, j’adore la montée, la batterie qui entre et qui redonne un coup d’adrénaline, Gahan à contrejour sur l’estrade, c’est vraiment bien. Seul bémol, on aimerait avoir un peu plus d’éclairage sur Gahan vers la fin du morceau, c’est assez sombre : passé l’effet, on a envie de le voir et c’est un peu frustrant.
- So much love : je ne suis pas fan du morceau, trop semblable à des tracks des précédents albums. Mais c’est sympa en live, j’aime bien la vidéo doublée avec un grain et un look très MFTM/Violator qui nous rappelle le bon vieux temps.
- Barrel of a Gun : Je la préfère à la version jouée sur le delta machine tour, plus dynamique ici. A Anvers, je trouvais l’éclairage ridicules, mais avec les écrans et Gahan filmé, ça passe plutôt bien.
- A Pain That I'm Used To : j’avais bien aimé l’idée et l’arrangement sur la dernière tournée, mais là la rependre telle quelle à la tournée suivante, c’est un peu beaucoup de la flemmardise. Agréable, dansant mais rien de bien original.
- Corrupt : une de mes préférées de l’époque SOTU : j’ai toujours pensé que cette chanson était faite pour le live. Dès les premières écoutes, je voyais littéralement Gahan sur scène en train de la chanter. Je pensais que ça n’arriverait jamais et je suis très heureux du résultat.
- In Your Room : rien que pour cette version, je ne regretterais pas cette tournée. Purée, que ça fait du bien de revenir aux fondamentaux et de renouer avec l’esprit de la version studio. Gahan chante merveilleusement bien, en est imprégné d’une émotion qui me semble nouvelle. Franchement, j’en ai chialé sur mon gradin. Parce que je me revoyais gamin il y a 25 ans où je chialais pareil dans les travées de Forest National, avec des émotions toutes différents de celles d’aujourd’hui, mais qui se répondent les unes aux autres. Un moment comme seul DM m’a donné comme feeling lors de concerts. Merci donc. Petit bémol quand même, la vidéo – que je trouve esthétiquement belle (étant fan de danse contemporaine qui plus est) me distrait complètement. Je me suis obligé à ne pas quitter Gahan des yeux pour vivre correctement le morceau. Dommage pour les danseurs.
- World in My Eyes : une nouvelle intro que j’adore pour une version sympa ensuite, mais qui à mon sens est trop proche d’autres versions live. Il y a tellement à faire sur ce morceau. Mais bon, c’est world in my eyes quoi, ça fait toujours plaisir.
- Cover Me : une des claques de cet album, et une double claque en live. Encore une fois, Gahan chante comme un Dieu, et je ne pensais pas qu’ils allaient laisser aussi longtemps la montée de fin de morceau. Excellentissime. Et le film derrière par contre, ne me gêne pas, car il est illustratif, sans trop de mouvements et avec le sens de l’humour que j’aime chez Corbijn – DM. Ca restera un grand moment de live dans l’histoire du groupe je pense.
- A Question of Lust : pas fan du morceau en général. Pas grand-chose à en dire, si ce n’est que je trouve que Gédéon Klang Klang (oui, c’est le surnom que je donne à Gordeno) n’a toujours pas connaissance du terme « subtilité » et ses chœurs m’ont fait rire sur cette version – ce qui n’est pas l’objectif du morceau, enfin je pense…
- Home : j’aime la version studio et je suis heureux de l’entendre orchestrée. Mais bon, le coup de wowo à la fin, ça devient un truc redondant qui commence à me casser les pieds (alors que je ne me lasse pas des champs de blé).
- Poison Heart : je l’aime bien sur Spirit pour son côté crasse et un peu pervers. En live, ça marche moyennement. Ça ne me dérange pas en soi mais je pense qu’elle n’a rien à faire dans la dynamique du spectacle à ce moment-là. Et pour promotionner le dernier album, un scum à ce moment aurait dépoté autrement.
- Where's the Revolution : un classique déjà. Qui, justement sonne comme un classique trop entendu. Je ne sais pas pourquoi, mais alors que j’aime beaucoup la chanson, elle me lasse déjà en live, comme si ça faisait 25 ans que je l’entendais. J’avais eu cette impression pour wrong sur le totu, mais pas dans la version 2017 – on y viendra. Vivement une autre version pour qu’elle me rende mon plaisir.
- Wrong : voilà ! Une intro inquiétante, un break imparable, un battement lourd mais pas lourdaud (cf totu) et Gahan plus à l’aise avec le flow : une version imparable dont je me réjouis d’entendre une captation soundboard. Le pied !
- Everything Counts : pareil. Rien que pour cette intro, je ne regrette pas ce spectacle. Quelle montée irrésistible. Puis ce track, c’est une putain madeleine de Proust et la réentendre après toutes ces années, c’est un vrai plaisir. La fin était plus carrée qu’à Anvers où elle s’était barrée en sucette, mais ça manque encore un peu de précision dans les séquences. A la fin, je gueulais tellement et mon pote aussi que je n’entendais pas si la salle chantait. Elle chantait ?
- Stripped : toujours les poils. Gahan chante bien de façon moins nasiarde que sur d’autres versions live des années précédentes et comme sur in your room, avec une autre émotion je trouve. Un classique.
- Enjoy the Silence : Pas la meilleure version qui soit. Le côté épique est surement aussi bousillé par cette INFÂME vidéo qui restera pour moi une interrogation éternelle. Pourquoi ? Mais POURQUOI ? franchement Corbijn a réussi à me tuer mon plaisir sur cette chanson : voir Gahan danser sur le break devant un pi de vache ou une queue de porc, non merci. Si on ajoute à cela que Gédéon klang Klang chipote ses machines pour sortir une bouillie qui ne ressemble à rien… Grosse déception là-dessus.
- Never Let Me Down Again : là aussi, je le trouve un peu manquée, comme un peu mollasse. Mais le moment des champs de blé est toujours un instant fraternel avec la salle. Même si je ne suis pas sûr que cette idée des pistolets à T-shirts soit très heureuse…
- Somebody : on a tous un lien particulier avec cette chanson : certain ne supporte pas, d’autres la considéreront comme importante, c’est mon cas, donc une grosse émotion. Mais Gédéon doit arrêter d’essayer des trucs. Qu’il se contente de jouer les notes et Martin fera le reste. En plus le son était trop fort sur le piano et ça bouffait la voix de martin.
- Walking in My Shoes : excellente idée de la mettre en dernière partie de concert. Intro bien cool et chanson toujours efficace. Même remarque que sur in your room, la vidéo détourne l’attention. A Anvers, j’oubliais même de chanter car je regardais les aventures de ce travesti asiatique. Franchement, ça n’apporte rien. Donc concentration sur Gahan. Merci les écrans latéraux.
- "Heroes" : un peu molle au départ mais ça monte crescendo. Gahan montre qu’il est un putain de chanteur et rend un bien bel hommage à son (notre) ami Bowie. Et puis une cover en concert de DM ça ne se rencontre pas si souvent
- I Feel You : j’aime le coté direct et sans fioritures de la version. Mais l’entendre à TOUTES les tournées à CHAQUE concert depuis 1993, je dois avouer que ça commence à me lasser un peu.
- Personal Jesus : une belle façon de finir. C’est bien qu’elle parte fort depuis le début. Gédéon me nique mon break encore une fois mais bon. Une fin en apothéose qui va bien.
En conclusion :
Les + :
- Gahan chante TRES bien, sobrement sans trop de tics, ni de oh yeah. Certains diront qu’il perd en spontanéité avec le public, mais je pense que c’est au contraire une manière de se recentrer sur ce qu’il fait, ce qui multiplie le plaisir (d’ailleurs il chante y compris les refrains qu’il avait tendance à laisser au public. Et moi, je préfère que ce soit Dave qui chante les refrains que Bernard qui hurle à côté de moi « olaouantid olawnidit is hiiiire in maille aaaaammm »
- Certaines versions sont épiques et suffisent à elles seules au spectacle.
- Concernant Lille : moi j’ai globalement bien aimé le son là où j’étais et l’organisation m’a plu.
Les - :
- La scène pas très originale, catwalk et estrade sous exploitée.
- Certains visuels (mais je donne un beurk général pour le travail de Corbijn ces dernières années)
- Pa sassez de chansons de Spirit (je remplace a question of lust par fail, I feel you par scum et ca rééquilibre le tout à peu de frais).
Au final, quoi qu’on en dise, DM en live, ça me fout toujours les poils, c’est juste un putain de groupe et merci à eux.
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