pilipe a écrit:Paris le 01/07/201716h00Arrivé à l'hôtel en début d'après-midi, j'ai eu le temps de prendre le métro jusqu'au Stade de France et de boire un verre devant les hordes de fans.
Après avoir passé les cordons de sécurité (super pour passer une belle soirée en toute décontraction sans les perturbés du chapeau suicidaires), on constate d'emblée les fans ont vieillis et sont de plus en plus accompagnés de leurs enfants.... Je me demande si ils viennent pour faire plaisir à papa et maman ou si ils aiment vraiment la musique.
Devant moi, il y avait une petite fille qui semblait aimer particulièrement Dave. Son T-shirt personnalisé pour l'occasion mentionnait « I Love You Dave »
Bref, ayant (pour finir) des places en tribunes, j'ai pris le temps de siroter ma boisson avant de me diriger vers l'entrée et d'accéder illico dans le stade.
Bien mal m'a pris : dans le stade, la chope (française) est à 8€ + 2€ le goblet. Sans doute l'âge qui a fait son chemin, mais je ne peux plus donner tant d'argent à de la merde.
Ma dernière visite en ces lieux datent de 7/8 ans. La sensation de grandeur est tout aussi frappante. Le vide également prédomine, même si les fans arrivent au compte goutte.
Pendant que les pubs mentionnent la venue de Coldplay à trois reprises, U2 deux fois avec les Momies de Téléphone, je constate que pas mal de tribunes sont vides ou tout simplement condamnées par des bâches noires. Le vide entre la pilouse d'or et celle des « riens » est dommageable : plein d’espaces vides lors que déplacer la barrière de 10m aurait combler plusieurs centaines de fans..
Soit, le nombre n'a jamais fait la qualité....quoique.
Cette masse ( de quadra, quinqua et plus si affinité) va-t'elle lever son popotin de son siège ? Angoisse de revivre Anvers me traverse...
En attendant le concert, on profite du soleil et de la musique de fond d'Algiers. Pas mal mais çà ne casse pas une patte à un troupeau de canetons.
J'observe le public et toujours cette même sensation : on vieillit et les marmots (forcés ou non?) suivent les parents.
21h00Les Beatles annoncent, de la plus belle des manière, le groupe.
« You say you want a revolution » : On putain que oui.
Les spectateurs commencent à trépigner mais ne se lèvent pas. Dans ma tête : « Antwerpen two points »
Il faut attendre les petites bottes et l'intro pour se laisser envahir par ce mouvement de masse qui se lève d'un seul corps.
Libération ! On va pouvoir se lâcher pendant le concert. WazaaaaaEtant accompagné par une profane, je me plonge dans son regard pour me demander comment on peut percevoir un concert vierge de toute référence historique du groupe tant au niveau musical qu'au niveau scénique. Changer de point de vue, aide à revivre un concert d'une autre manière et donc, peut être éviter la déception ?!
Oui, Dm n'a jamais fait dans le grandiloquent ou dans la parade spectaculaire chère à des Coldplay, U2 ou Muse,.... Alors, comment vont-ils réussir à toucher les marmots, les profanes,.... avec trois fois rien et quelques écrans géants. Voilà l'une de mes interrogations du jour.
Je n'avais pas beaucoup d'espoir de voir un concert transcendant et donc, je me suis mis des objectifs d'observation digne d'un chasseur en plein safari.
Going Backwards démarre avec sa guitare rageuse. J'aime cette chanson mais sans plus. Je perçois bien qu'elle a du caractère mais assez loin de ce que j'aime dans l'essence de DM.
Bref, elle claque bien et le public est réceptif.
So Much Love avait, jusqu'à lors, donné un coup d'arrêt dans l'ambiances concerts que j'ai pu voir. J'adore cette chanson et la vidéo projetée. J'adore voir les gros plans sur Martin qui égosille et le regard goguenard de Dave sur le jeu du « One Finger Man ». Cette vidéo est magnifique car Dm se la joue et continue sur son auto-dérision.
Barrel Of A Gun. L'une des chansons que j'aime le plus mais qui ne passe pas car Martin abandonne les petits riffs de guitare dans les flottements. Par contre, finir la chanson avec le refrain de The Message de Grandmaster Flash : Wahouh !!! La classe.
APTIUT, rebelote : version insupportable habituellement pour moi qui fut transporté sur ce titre lors des lives de 2005/2006. Mais que ce passe-t-il ? Le public s'accroche. Je regarde autour de moi et merde ! Le public aiment et dansent autour de moi. Cette chanson me traverse et je plonge avec le public.
Corrupt : the titre que j'apprécie lourdement tout en disant qu'elle n'a rien à faire dans un stade. Elle aussi casse le rythme et l'engouement du public habituellement. Mais aujourd'hui, que se passe-t-il ? Le public a décidé de se faire plaisir et continue à tenir le lien qui transporte le stade mais aussi le groupe. D'où je suis, je vois Dave sur les écrans latéraux. Je me dis : » Oulah, Dave à pris sa triple dose de cocaïne ce soir, il est déchainé ». Dire que Paris sont les meilleurs, c'est qu'il a pris un peu plus que prévu.
Et après coup, il avait raison : « Paris are the best ». Le coeur émanant de ses mains est à la hauteur de ce que j'ai pu vivre ce soir-là : un putain de rdv entre le groupe et son public.
Même si Dave a bien usé de son catwalk et de sa tribune, un petit retour sur la tribune au moment des flashs rouges sur l'écran du fond aurait donner une dimension encore plus dantesque à l'ensemble. Ne pinaillons point : laisse faire pilipe, Dave est à la manoeuvre.
In Your Room : rhalâlâââ. The titre dans son jus d'origine. Mais zut quoi : l'acoustique est pourrave. Qu'à cela ne tienne, le public se calme et laisse Dave dire la messe. Le public ressens qu'on débute un autre chapitre du concert : la reliance avec son fan-base.
World In my Eyes arrive dans une intro estampillée '17. Toujours chouette cette chanson. Miam
Et puis, tâdâm, la pièce principale, la clé de voûte:
Cover Me. Rien à redire car indescriptible ce qu'elle me suscite comme émotion. La musique, la voix, les images, le texte,... Sweetest Perfection !
On en vient à faire une pause avec
Judas. Chouette chanson au demeurant et habituellement ç me gave les titres chantés par Martin. D'ailleurs, pour la première fois, une bonne partie du public s'assoit. Mais là, aujourd'hui, bin cette chanson me rappelle les premières fois que j'ai écouté SOFAD. Même si Martin m'est apparu (de loin) complètement déconnecté du concert (ouf, il semblerait que le me suis trompé à lire les commentaires des fans), il l'a chante divinement bien.
Home nous remet dan le train avec une belle ambiance qui regagne les gradins et la fosse.
Poison Heart ! L'un des plus beaux titres de Spirit. L'un des titres qui me parle le plus avec
No More... Dave excelle et se lâche sur ce titre qui passe trop vite. Son interprétation est magistrale et je le sens plus dans son violent trip. La bête est lâchée ou en tout cas, elle rôde et elle est prête à bondir sur sa proie. La proie ? Elle veut se faire bouffer tout cru : elle n'arrête pas de renvoyer les refrains et les paroles des chansons en levant les bras ....du temps du bon vieux temps.
"Hey Dave, come on: eat us"Tiens, une fille sur une civière passe devant nous...Comme on bon vieux temps où une petite dizaine de fans par concert devait être dégagée de la chaleur et de l’exiguïté des lieux.
WTR, rien à signaler si ce n'est quelle plait au public qui ne demande qu'ue chose : on passe à la vitesse supérieur.
Wrong, juste le temps de filmer le début et d'envoyer la vidéo à ma fille Ema qui adore ce titre.
Wrong passe aussi trop trop vite.
Everything Counts : de la bombe. Une version qui arrache sa race grave.
Stripped, second relais avec le fan-base qui succède à IYR. Je ne peux pas me passer de ce titre qui est chargé de souvenirs.
Enjoy The Silence. La profane qui m'accompagne montre qu'elle reconnait et que c'est bien le seul repère qu'elle possède pour appréhender l'objet DM. Bon morceau avec une belle rythmique. Le public lâche tout. Ca danse jusqu'au fond du stade. J'hallucine et je déborde de sensations. Je suis connecté au stade.
NLMDA, le titre qui résumé tout chez DM : un titre universel avec ses double lecture qui bouscule, qui émeut, qui... Les bras levés, une fois de plus, Dave et le public ne font qu'un.
Pause avec
Somebody. Nouvelle résonance de ce titre après tant d'années. Habituellement, j'ai envie d'aller me chercher une chope mais là, non. Impossible . Martin la chante juste.
WIMS, chouette mais sans plus pour moi. Je n'aime pas cette version d'intro qui gâche l'aspect liturgique du début. Pas grave, on s'amuse bien.
Heroes. Just for one night ? Grand moment qui aurait du trouver sa place en fin de concert. Le poil s’hérisse, un courant me parcours le corps, on écoute, on déguste, .... Le groupe s'est accaparé Heroes comme jamais. Peu on réussit cette exploit. Eux l'ont fait. The Fingers in the noze. Merde, je pleure.
IFY et Personal Jesus ? IFY bien mais devient lassant. Surtout en fin de concert PJ en final avec une intro qui déménage : miammiam mais on en redemande ! On ne lâche pas un public en furie avec ce titre.
Résultat ? Des dizaines de gens en train de danser sur les terrasses. C'est criminel de laisser les gens sur autant d'énergie.
Dave m'a semblait avoir sniffer une grosse dose pour cette soirée-là. Tan pis pour sa santé, tant mieux pour nous. Son addiction l'aide à faire sortir l'animal en lui. Le Dave noire qui harangue et qui joue avec la foule. Oui, je suis amer quand je vois les autres artistes être généreux avec les effets de scènes et du spectacle et la « relative » pauvreté du décor scénique du groupe. Mais oui, personne ne peut faire danser un stade seul comme Dave peut le faire. J'ai vu la bête qui sommeillait en lui et elle est terrible et hypnotisante.
Pour le petite note neuneu : j'ai pas tout compris avec son fusil lors du concert ? C'est un jouet ? Il a piqué çà à un marmot ou ça fait parti du show ? Help.
23h00On repart tranquilou foufou vers la rame de métro. Une procession se dirigie vers la station la plus proche et escortée par les CRS. Le temps d'enfiler une merguez de qualité -100 chez Flunch, on doit s'arrêter dans la file. Une fil énorme mai au combien bien canalisée et gérée par la RATP. L'attente fut courte et les rames de métro ont su absorber avec calme les milliers de personnes.
Une rame arrive, on arrive à entrer les premiers et s'assoir. Un couple de français vient s'installer devant nous et le monsieur fait mine de s'assoir sur mes genoux par humour. L'homme, la cinquantaine bien tapé, semble heureux et je lui rend son invitation :
« Allez-y, asseyez-vous sur mes genoux. C'est open-bar ce soir. Avec une soirée pareille, on peut tout se permettre ». Le monsieur content que je suis réceptif à son humour, me dit :
« cool, on est assis à côté de belges » . D'emblée, je m'excuse en lui disant qu'habituellement je fais gaffe à mon accent pour ne pas gêner la sensibilité des français (et pas qu'on me prenne pour le con de service comme les français aiment nous prendre). Je n'aime pas me faire remarquer... (j'ai un soucis, je dois avoir une gueule de schtroumpfs car où que j'aille, il faut qu'on me parle. J'aime çà mais il faudra m'expliquer que même si je suis seul avec un chien, le chien va me parler. Même quand je fais la gueule, on me parle. On doit me prendre pour le Schtroumpfs grincheux. Soit)
Il me met à l'aise en me disant qu'ils ont habité des années à Hirson, près de Chimay et la frontière (cf. « Rien à Déclarer » de Dany Boon et Poelvoorde).
Bref, on sympathise avec ce couple qui nous apparait comme des gens « normaux » (dans le sens noble du mot) à même de comprendre l'humour belge. Une réciprocité s'installe.
Ils me disent qu'ils ont du déménager à Lyon car la région du Nord souffre sa race (sic). Plus de boulot. Là, la réalité politique nous apparait non plus comme des diatribes populistes : il y a bien une souffrance tout près de nous.
Bref, on arrive à parler de l'essentiel : DM et ce putain de concert.
Là, je dis au couple si ils ont aimé.
La réponse du mec :
« Oui, exceptionnel. Je suis heureux que Dave s'est défoncé ce soir et que le groupe s'entendait bien car je sais que ça peut varier d'un soir à l'autre... »Je lui répond que oui, nous avons assisté à une putain d'ambiance dont j'ai rarement rencontré dans ma carrière de fan.
Je lui demande si ils ont vu DM à Lille. Là, flottement. Il me dit :
« Non car c'est la première fois pour nous. Je suis fan depuis que j'ai 14 ans. J'étais sous le table de salle à manger quand j'ai entendu pour la première fois People Are People le soir sur France 3 avant les jeux de 20h. J'attends depuis mes 18ans de pouvoir les voir mais nous n'avions jamais l'occasion à cause de l'argent. Une fois qu'on a tout payé et que les enfants sont nourris, bin il n'y a plus de places pour le plaisir. »Malaise....
Pourvu qu'ils ne me demandent pas depuis combien de temps je suis fan et que j'ai eu le privilège de les voir plus de 20 fois... J'ai arrêté de compter.
Là, la bague de Dave sur son majeur m'apparaît devant moi.
Humilité.
Nous sommes sortis du métro en pensant que nous avons passé un moment privilégié avec le groupe, le stade et avec ces belles personnes. Nous nous sommes salués comme si nous allions nous revoir alors que nous savions que plus jamais nos chemins vont se recroiser.
On sort de là et j'entends dans le coeur ;
« See the stars, they're shining bright
Everything's alright tonight »Pas envie de dormir. Envie de toucher le monde, le ciel, les étoiles. Envie d'aller me foutre dans un resto ou un café et passer un moment de tendresse, d'alterité avec mes semblables,.... Envie d'aimer.
Nous ne sommes que poussières d'étoiles et nous ne faisons que passer.
Que c'est beau....
P.S. : Navré aux copaings qui ont essayé de me revoir sur place via FB. Comme un plouc, je n'ai pas regardé FB de toute la journée. J'avoue que je ne pouvais pas penser que ma petite personne pouvait susciter un quelconque intérêt . Ca me touche et je suis vraiment désolé de les avoir râté. Si ils peuvent m'excuser, je me rattraperai en fin d'année à Paris. Avec sincérité.