Gus Van Sant filme les dernières heures de la vie d'un rockeur à la dérive qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Kurt Cobain. A partir de ce scénario bien maigre, Gus Van Sant montre l'errance et le désespoir d'un type coupé du monde qui vit ses dernières 48 heures. Kurt, rebaptisé Blake pour l'occasion est au bout du rouleau. Il s'est échappé d'une clinique ou on le soignait et erre seul dans les bois autour de sa maison squattée par une bande de parasites.
Selon ses propres mots, Gus Van Sant ne connait rien à la musique. Cela s'entend et cela se voit. Concrètement, il ne se passe rien pendant tout le film. Blake est le plus souvent filmé de dos, déanbullant les cheveux sales qui lui cachent la figure avant de s'effondrer, de choir ou de s'endormir. Les travellings sont lents et pénibles. Il doit s'agir du film d'auteur ultime, Michael Pitt qui grogne pendant 1h30 avec en prime des plans fixes sur un clip des Boyz II Men ou sur la végétation... Très peu pour moi, merci.
Après il y aura toujours un inrockeux ou un critique de Télérama pour dire qu'il a réussit à faire passer quelque chose, le désespoir humain, un homme torturé, le génie qui s'autodétruit, etc, etc... Mais à quoi bon vouloir passer pour un cultureux si c'est pour se faire chier pendant 1h30 ? Rien sur la forme. Rien sur le fond.