par Dorian » 27 Déc 2009, 21:38
Mis à part le premier, il n'y a pas d'ordre particulier.
The Sinner in Me, ou la synthèse de ce que DM sait faire de mieux : des lyrics riches et torturés, en symbiose avec le son qui les met en musique. Un travail de qualité (presque chiadé) sur les ambiances électro-dark (ce n'est pas si fréquent depuis Ultra), bien étofées par l'orchestration (notamment la rencontre du synthé et des guitares saturées). Un break qui arrive au bon moment pour une belle montée en puissance. Un final épique qui prend toute sa dimension en live. Un regret toutefois : sur le final, le mixage de certaines pistes est un peu faiblard. Les percus et les basses manquent singulièrement de dynanisme. L'insertion de quelques gimmick supplémentaires auraient également renforcé la puissance du final. Néanmoins, la richesse des sonorités (et leur superposition) et la qualité générale de la production doivent être saluées. Pour moi, ce titre se situe au niveau des tous meilleurs titres de la discographie DM.
Peace, intro originale révélant déja la particularisme du titre (beat peu évident à apprivoiser et orchestration/ambiance "rétro-futuriste" - puisque l'expression était à la mode), harmonies vocales superbes sur les refrains, hyper-précision de Gahan en voix de tête sur le pont, des lyrics sujets à interprétation(s), outro travaillée (même si elle est un peu courte : j'aurai bien vu un final extended en instrumental). Au final, le titre est - pour le DM des années post Wilder - plutôt experimental, tout en étant tout à fait homogène de bout en bout (je ne vois aucune faiblesse dans la structure). La belle surprise de cet album.
In Sympathy : l'aspect innovant et experimental n'est bien entendu pas la marque de fabrique de ce titre. Mais en terme de son, on est persuadé que l'on a affaire à du "pur DM" de la grande époque (à cet égard, je trouve que le riff a une parenté avec celui de Waling in my Shoes et on retrouve dès l'intro une sonorité assez proche de ce que l'on trouvait sur Just Can't Get Enough) : un son bien analogique, une mélodie omniprésente et efficace, un bon beat, une prise son (pour les voix) d'excellente facture, des harmonies vocales bien pensées sur les refrains, des lyrics intéressants. Dommage que le final ait été à mon sens un peu bâclé : à choisir, un fade aurait été plus judicieux. Mais ce n'est pas très grave, les uns chantent, les autres dansent, n'est-ce pas le principal ?
Damaged People : une prise son impecable, une prestation vocale magnifique (la plus belle de Gore ? C'est très subjectif, mais je ne suis en tout cas pas loin de le penser), d'autant plus que techniquement, ce titre n'est pas évident à interpréter (intervalles parfois importants entre deux notes, souffle - note à tenir sur le "dying", aigus - à la limite de sa tessiture). Une ambiance spatiale mise en valeur par une production de qualité (reverb et echo sont d'ailleurs utilisés à bon escient, ce qui n'a pas toujours été le cas). Le mixage me semble aussi de très bonne facture (volume tout à fait adapté sur la voix et sur les différentes pistes instru). Tout comme Peace, le titre est homogène (intro et outro sont bien pensées et bien réalisées).
Come Back (studio session) : le vrai coup de coeur de cette décennie. La version album est intéressante (quoiqu'un peu répétitive et un peu agaçante du fait de la saturation excessive) mais l'orchestration de la version studio session m'a ému aux larmes à la première écoute du DVD. Cette version révèle que l'orchestration peut être relativement dépouillée sans pour autant porter préjudice aux ambiances ("spatialo-nostalgiques"). La prestation de Gahan est tout simplement superbe (comme d'ailleurs l'ensemble du travail vocal réalisé sur Sounds of the Universe) : voix claire, inteprétation sobre/spontannée, chant juste (y compris dans les aigus) et une utilisation judicieuse des nuances (c'est sans doute le point sur lequel il a le plus progressé depuis la dernière décennie). Les harmonies Gore-Gahan sont pour moi l'un des points forts du titre. Au final, les voix sont d'une finesse et d'une précision hors pair. La présence du piano et l'absence de guitares - qui sont pourtant l'élément central de la version album - renforcent le potentiel du titre en terme d'ambiance et d'émotion.