par dave1er » 11 Mar 2008, 00:16
Saturday Night Boredom
Samedi soir, j’étais relativement motivé pour regarder les Victoires, car les deux dernières éditions étaient plutôt sympathiques, avec la bande des Katerine, Wampas, Dionysos et Cie qui ont foutu un peu les pieds dans le plat en crééant un gentil bordel dans cette cérémonie qui est traditionnellement d’une morosité plombante.
L’édition 2008 s’est surpassée dans la catégorie « émission soporifique », l’animateur, le public et les participants faisant un bel effort commun pour endormir le téléspectateur. Cela m’a donné cette mauvaise impression d’être revenu quelques années en arrière.
Il faut se rendre à l’évidence, les Victoires ne sont définitivement pas les Césars, qui eux font au moins l’effort de rendre le truc un peu vivant, chaleureux, rythmé, drôle, voire émouvant. Non, vraiment, Nagui n’arrivera jamais à la cheville d’un De Caunes ou d’une Valérie Lemercier. Mais ça on le savait déjà.
Bref, je me suis posté devant mon téléviseur et assez rapidement cette cérémonie est devenue barbante/rasante/lassante (rayez la mention inutile). Faut dire aussi qu’ils ont fait l’ouverture avec la team Mae/Paradis/Willem qui ne correspondent pas exactement à ce que mes oreilles apprécient le plus dans l'actuel paysage audiovisuel français.
Quand j’ai vu la sélection des titres qui postulaient pour la victoire de « la chanson de l’année », je me suis dit que ça partait d’entrée sur de mauvaises bases. Non mais franchement, sélectionner « Garçon » .... D’ailleurs je ne suis pas non plus très enthousiaste concernant le « double jeu » de Willem, chanson qui musicalement me fatigue au bout d’une minute d’écoute environ.
Puis la soirée est devenue bien énervante quand j’ai vu que Polnareff raflait la victoire du meilleur concert, au nez et à la barbe des Daft Punk. Là, j’ai fait une mini-crise d’indignation, preuve d’un impardonnable manque de fair-play : me relevant d’un coup d’une position semi-affalé sur le canapé, j’ai alors émis un grognement primitif de mécontentement qu’on pourrait traduire par « #§#!Daft Punk ??@!! !», suivi dans la foulée d’un allumage de cigarette en urgence, de gesticulations d’indignation, pour finir par une émission vocale de commentaires à base de dénigrement que je ne rapporterai pas ici par respect pour toi, lecteur.
Ensuite la cérémonie est devenue franchement irritante alors qu’on remettait le prix de la meilleure BO de l’année. Déjà, je trouvais hallucinant qu’Alex Beaupain ne soit pas nominé dans cette catégorie pour « les chansons d’amour » (nb : magnifique film). Mais je m'étais rapidement consolé en voyant que Syd matters était nominé, lui qui nous a offert une bande-son parfaite pour le film « la question humaine »
Ouverture (électrique) de l’enveloppe.
Et là Eric Serra !
E-R-I-C S-E-R-R-A !
Non mais Eric Serra quoi !
Ah, au fait, je ne vous ai pas dit, mais je n’aime pas Eric Serra.
Seconde mini-crise, avec palpitations. Un caverneux « non mais c’est pas possible !» fuse dans le salon, une deuxième cigarette est allumée en urgence, suivie d’une menace orale à l’encontre de France 2 et de tous les votants.
La soirée continue. Diam’s chante puis pleure, Renan Luce joue de la guitare, le Soldat Rose est récompensé.
Alors que j’étais revenu à un état semi-comateux devant le spectacle sans intérêt qui m’était offert, voilà qu’un évènement inattendu me fige sur place : Michaël Youn arrive sur scène pour chanter ses merdouilles version crooner. Les limites de l’éthique musicale venaient d’être franchies et piétinées.
Et là j’ai zappé.
"Le rock français, c'est comme le vin anglais." (John Lennon)