par 100window » 21 Oct 2008, 21:14
extrait d'interview d'un journal TV belge :
TéléMoustique n°4317 du 22/10/2008
Depeche Mode fait sa tournée des stades
Culture-Loisirs
Depeche Mode
Le trio britannique annonce un album et une tournée des stades pour 2009. Martin Gore, sobre mais toujours le vernis noir sur les ongles, lève un coin du voile sur ce pari ambitieux.
Ce n'est pas un hasard si Martin Gore, Dave Gahan et Andy Fletcher ont choisi Berlin et son stade olympique pour annoncer, le 6 octobre dernier, leur retour aux affaires. Sur un plan commercial, l'Allemagne est le plus gros marché de Depeche Mode qui y donnera pas moins de six concerts en 2009 dans le cadre d'une ambitieuse Tour of the Universe. Pour la première fois en vingt-huit ans de carrière, le groupe se produira uniquement dans des stades avec, pour seule exception, la plaine de Werchter où il jouera le samedi 20 juin en tête d'affiche du TW Classic. Le coup d'envoi de la tournée sera donné à Tel-Aviv le 10 mai, soit un mois après la sortie du douzième album de Depeche Mode enregistré actuellement à New York sous la houlette de Ben Hiller, déjà aux manettes pour "Playing The Angel".
Vingt-quatre heures après sa sauterie à l'Olympiastadium, Martin Gore nous reçoit dans un palace flambant neuf de la Potsdamer Platz, là ou se dressait jadis le mur de la honte. Une rue plus loin, on trouve les mythiques studios Hansa, fréquentés dans les seventies par David Bowie, Lou Reed et Iggy Pop, avant d'être squattés par Depeche Mode qui y a gravé trois albums majeurs dans les années 80 ("Construction Time Again", "Some Great Reward" et "Black Celebration"). Martin Gore appréciait tellement l'atmosphère décadente et la vie nocturne berlinoise qu'il s'y est installé plusieurs mois. Agé de quarante-huit ans, il vit aujourd'hui sous le soleil de Santa Barbara, en Californie.
Qui a pris son téléphone pour annoncer aux deux autres que Depeche Mode se remettait au travail?
J'ai commencé à écrire de nouvelles chansons pour Depeche Mode en 2007. Elles me sont venues très rapidement. Comme notre manager vit à Los Angeles, je lui ai demandé de passer à la maison pour écouter les maquettes. C'est lui qui a pris contact avec Dave à New York et Andy à Londres pour organiser un meeting du groupe.
Vous dites que les nouvelles chansons sont venues très rapidement. Vous avez une explication?
La raison est simple, j'ai arrêté de boire. Juré! Je n'ai plus avalé une goutte d'alcool depuis la seconde moitié de notre dernière tournée "Touring The Angel" (en 2006). Beaucoup d'artistes qui essaient de décrocher de leur addiction pensent à tort qu'ils vont perdre leur inspiration une fois "clean". Je n'ai jamais été aussi prolifique. Je suis plus concentré que dans le passé. Ma manière d'écrire a changé. Les thèmes des nouvelles chansons touchent davantage à la spiritualité.
Vous sentez-vous en compétition avec Dave Gahan maintenant qu'il écrit aussi pour Depeche Mode?
Le problème s'est posé avec notre album précédent "Playing The Angel". Dave était arrivé en studio avec quinze chansons qu'il n'avait pas utilisées pour son CD solo alors que, de mon côté, je n'avais pas foutu grand-chose. Dave pensait naïvement que nous allions prendre tous ses morceaux pour en faire le nouveau disque de Depeche Mode. Il n'y a pas de quota, mais je vois mal un album de Depeche Mode avec, disons, 50 % de chansons écrites par Dave et 50 % écrites par moi. Cette fois, c'est moi qui suis venu avec une grosse quantité de matériel. Dave n'avait que quatre titres à proposer. Je crois qu'il sera très heureux si on les prend tous, mais nous n'en sommes pas encore là.
Quelle est l'ambiance de travail en studio?
Il y a des hauts et des bas, tout dépend de l'état d'avancement des chansons. Depuis quelques mois, je suis devenu un accro du site de vente en ligne eBay. J'ai acheté des tonnes d'instruments vintage. Des synthés Moog, des boîtes à rythmes, des guitares, des basses. Chaque jour, il y a un nouveau colis qui arrive au studio et je le déballe comme s'il s'agissait d'un cadeau du père Noël. Ce qui m'excite le plus, c'est lorsqu'on commence à enregistrer. Par contre, j'aime moins la phase finale de mixage. On discute parfois trop longtemps sur des points de détail et ça devient ennuyeux.
Qui a le dernier mot en cas de conflit?
Je sais que j'ai une réputation de dictateur. Mais si je suis un dictateur, je me demande alors à qui peut être comparé notre producteur Ben Hiller. Ben ne se prive pas pour dire ce qui est bon ou mauvais. C'est une bonne chose de l'avoir à nos côtés. Son avis est très important.
Pour la tournée Touring The angel, vous portiez un bonnet noir, des plumes et des ailes. Depuis, votre entourage ne vous surnomme plus "le dictateur" mais "l'homme-poulet". Ça vous convient mieux?
C'est déjà plus affectif. Quand j'entre dans un hôtel, on fait "cot cot cot" et on me sert la main en disant "chicken hand" (jeu de mots entre chicken/poulet et shaken hand/serrer la main). Malheureusement, je devrai trouver un autre accoutrement pour cette tournée si je veux créer un effet de surprise. Moi, j'aimais bien les plumes et les ailes.
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