Steven Spielberg s’inspire de la tragique prise d’otages des Jeux Olympiques de Munich pour réaliser un long blockbuster d’espionnage. Si il prend bien soin de ne pas véhiculer de message nauséabond et que le message politique qui ressort de ces 2h40 est louable (remise en cause de la loi du Talion, pourquoi pas), on ne peut pas dire pour autant que ce film soit une réussite.
Car de nombreux clichés parsèment le film et la vision très américaine et caricaturale de l’Europe ou se déroule une partie de l’action plombent littéralement Munich : En Angleterre il pleut et on boit du bon scotch. En France on mange bien, on boit du vin. Aux Pays-Bas, on fait du vélo a côté des canaux et des péniches... Les tacles à répétition de Spielberg contre la France mériteraient d'ailleurs une explication. Après La Guerre des Mondes où il brodait de façon confuse sur le rôle de la France en Algérie, les frenchies ont dans Munich le rôle des méchants indicateurs qui pactisent avec les terroristes. J’aimerai bien qu’on m’explique ce blocage sur la France qui semble pour Spielberg être responsable de nombreux malheurs.
Bref, un film inégal qui jongle entre message un peu naïf (la violence engendre la violence) et action pas forcément originale : On a le sentiment de voir un énième film d’espionnage, les doutes et la solitude de l’espion ou du terroriste avant et après son acte, les copains qui meurent, la famille qui est loin et l’impossibilité de tourner la page.