Le catalogue d'Universal Music bientôt gratuitement en ligne
La maison de disques proposera en décembre son catalogue en ligne gratuit aux Etats-Unis et au Canada et se rémunèrera par la publicité, selon des informations du «Financial Times». Beaucoup de questions restent pour l'instant sans réponse.
Une audiothèque à portée de clic, légalement et pour pas un rond. Le rêve de tout consommateur-téléchargeur de musique sur l’Internet va se concrétiser. A condition de ne pas être allergique à la publicité. La maison de disques Universal Music devrait, d’ici décembre, mettre gratuitement son catalogue en ligne aux Etats-Unis et au Canada, via la société américaine SpiralFrog. L’accord, inédit (1), signé entre le numéro un mondial de l’industrie du disque et start-up new-yorkaise a été révélé mardi par le quotidien britannique Financial Times. Confirmé par SpiralFrog, il repose sur le financement du téléchargement des morceaux par la publicité. Recettes publicitaires ensuite réparties entre SpiralFrog et Universal Music. Des pourparlers entre SpiralFrog et EMI, Warner et Sony-BMG sont en cours. Pour la France, on verra plus tard: le siège français d’Universal n’a pas pas souhaité s’exprimer à ce sujet.
Parce que le mélomane est, c’est bien connu, hyper looké, plusieurs marques de vêtement seraient déjà prêtes à prendre des espaces. Le Financial Times annonce que Benetton, Levi’s, Aeropostale et Perry Ellis, se sont déjà manifestés pour placer leur publicité sur SpiralFrog. Oscar Feldenkreis, président de Perry Ellis International, s’en explique: ses «clients s’intéressent à la musique, et sont plus facilement accessibles sur le web».
Le but de ce service gratuit est de lutter contre le piratage de la musique. La Fédération internationale des industries phonographiques a révélé en juillet que, pour un téléchargement légal, on en compte 40 illicites, via les sites de «peer to peer». Mais le directeur de SpiralFrog, Robin Kent, affirme que les fichiers téléchargeables gratuitement sur son site étant «légaux», ils «ne comporteront aucun virus ni programme espion», contrairement à ceux des sites pirates, souvent vérolés.
SpiralFrog se veut une alternative à iTunes, leader du téléchargement légal et payant de musique en ligne. Pour Mark Mulligan, analyste chez Jupiter Research, «il est trop tôt» pour savoir s’il s’agit d’une menace pour iTunes. Le problème à plus long terme, selon lui, est la mise au point de standards pour les fichiers musicaux qui permettront au consommateur de les écouter sur le baladeur numérique de son choix.
Il reste un tas de questions sans réponses pour l’instant: la publicité sera-t-elle limitée à l’écran ou sera-t-elle étendue à l’écoute, comme sur une radio? Quels seront les niveaux de rémunération des auteurs? Des précisions attendues d’ici décembre, date prévue du lancement du téléchargement gratuit sur SpiralFrog.
http://www.liberation.fr/vous/internet/201100.FR.php
Edited By jb on 1156888006