A la fin de l'année 2003, elle nous a envoyé une carte postale du Japon, co-signée avec Budgie, son éternel acolyte et mari. Leur album était d'autant plus inattendu qu'il nous arrive que très peu de temps après la tournée “best-of” de Siouxsie and the Banshees. Entre le groupe mythique des années 80 et leur groupe parallèle The Creatures, le coeur de nos duettistes ne cesse de balancer. Avec Hai !, Siouxsie et Budgie restent fidèles au concept qu'ils ont souhaité mettre sur place par la création de The Creatures : une recherche sonore débridée où tous les coups de folie sont permis.

C'est réussi! La musique de ce nouvel opus est uniquement composée de percussions (seuls un piano, un yueh ch'in - instrument à corde chinois - et des sons synthétiques sont parsemés à des doses plus qu'homéopathiques). Afin de réussir dans ce projet très ambitieux, ils ont sollicité les talents d'un des plus grands percussionnistes japonais, Leonard Eto, fondateur d'un groupe de percussions nippon, Kodo. Sur la bataille musicale des plus “percutantes” que se livrent le batteur Budgie et Leonard Eto, Siouxsie, plus en forme que jamais, module sa voix afin de la transformer en une enième percussion avec des sons gutturaux, passant du grave à l'aigu comme si elle effectuait un numéro de haute voltige. Comme vous l'avez déjà compris, Hai ! (dont la pochette est agrémentée d’un OBI du plus bel effet !) est un album d'expérimentation musicale, beaucoup plus proche de leur album “Feast”, sorti en 1983, que d' “Anima Animus”, leur disque gothico-industrio-technoïde de 1999. Un album à ne mettre qu'entre les oreilles les plus curieuses.