Une pierre angulaire de la future informatique musicale fit son apparition avec l'arrivée des séquenceurs ROLAND tel que le MC-4. Grâce à cet appareil, les sonorités produites sur un instrument électronique tel qu'un synthétiseur ou une boîte à rythme, allaient pouvoir être enregistrées et rejouées à volonté. Mieux encore, une suite musicale (ou “séquence”) allait pouvoir être retravaillée, ses divers éléments pouvant être copiés et collés. En 1977, Roland introduit le MC-8, capable de générer huit canaux de tensions de contrôle.

Roland MC4Le MC-4 qui suit n'offre que quatre canaux, mais ajoute un certain nombre de perfectionnements fonctionnels. Le principe de la série Microcomposer fait penser au mode d'édition des logiciels actuels : à chaque évènement correspondent deux tensions de contrôle (pour le contrôle de la hauteur et du niveau), une valeur rythmique et un pourcentage correspondant à l'articulation de la note. L'introduction des données peut être effectuée en temps réel, mais l'édition s'effectue en pas à pas. Des fonctions aujourd'hui répandues figurent au menu : copie, insertion, duplication de parties, décalage des événements, fusion de pistes (permettant de dépasser la limite de quatre canaux). La capacité mémoire (16 K) permet d'y enregistrer environ 3000 notes ou événements.

L'interface permet la connexion avec un magnétocassette de stockage ROLAND MTR-100, doté de fonctions très évoluées : transports des bandes automatisé, localisation directe de fichiers. Le backup est obligatoire puisque la mémoire du MC-4 se volatilise dès la mise hors tension. Le MC-4 n'est pas le premier séquenceur numérique, mais probablement le plus populaire de l'époque. Plusieurs albums mémorables de Tangerine Dream ou de Human League sont nés de la combinaison savante du MC-4 et des claviers. La new wave anglaise émerge en partie de la découverte de ces nouvelles machines. Utilisé également par Tangerine Dream, Human League et Devo.