Black CelebrationSans grande surprise, le mixage de cette réédition est beaucoup plus élevé que celui de l’édition originale de 1986. Plus de stéréo et une scène sonore élargie sont également au rendez-vous. Ces phrases sont sans doute vraies pour toutes les rééditions 2006/2007 de Depeche Mode et pour le travail de remasterisation en général. Ce qui fait la différence dans le cas de Black Celebration 2007 © Depeche Mode, c’est que le son était particulièrement souillon sur l’édition originale CD. Même si la différence est moins flagrante avec un équipement standard, la remasterisation stéréo de ce classique offre des sons plus propres, plus équilibrés et efface les faiblesses de la première édition CD.

Black CelebrationLes mauvaises langues diront que nous ne sommes pas encore au niveau du vinyle, et elles auront sans doute raisons, mais en supprimant de façon assez pertinente les bonus tracks du CD (elles sont néanmoins présentes sur le DVD), on s’en rapproche. Le vinyle est de toute façon omniprésent de façon sous-jacente : la pochette de cette réédition se rapproche de très belle manière de la pochette originale 12 pouces : vernis et UV sur papier gaufré donnent une apparence classieuse à Black Celebration. Le livret est également soigné même si quelques puristes bondiront en voyant apparaître la photo de la compilation The Singles 81 -> 85 ou les paroles du très dispensable Flexible !

Un petit film aux petits oignons

Le petit film qui accompagne le CD nous épargne les anecdotes éculées qu’on a l’habitude de lire ou d’entendre (le groupe a failli splitter, Martin courait à poil dans telle vidéo, etc). Il commence par un petit retour en arrière sur l’année 1985, flash-back intéressant car à cette époque Fly on the Windscreen, morceau dramatique présent sur Black Celebration, était déjà né. Plus que les images, ce sont les paroles qui sont essentielles ici : les co-producteurs Daniel Miller et Gareth Jones monopolisent la parole. Il est éloquent d’entendre Gareth Jones s’approprier Depeche Mode par l’intermédiaire d’expressions comme « nos chansons ». Ce documentaire démontre bien l’implication des producteurs (Daniel Miller mentionne l’enregistrement du morceau "The World Without Nothing") et le tournant musical opéré par cet album. Avec Black Celebration, la musique et l’aspect visuel de Depeche Mode se font plus sombres (cf. les couleurs employées et Martyn Atkins évoquant l’imagerie nazi comme inspiration de la pochette), sans oublier que cet album verra le début de la (trop longue ?) collaboration du groupe avec Anton Corbijn, son futur cinquième homme.

Black CelebrationLe documentaire évoque également l’impact commercial de l’opus : les doutes et inquiétude de Daniel Miller, en tout bon homme d’affaires qu’il est, l’idée folle et suicidaire de la maison de disque américaine, Sire, de choisir pour son pays But not tonight comme single, à la place de Stripped, les interventions des anciens responsables de Mute France et Mute Allemagne, etc. Au final, la réédition de Black Celebration s’avère particulièrement intéressante. On regrettera simplement que l’album soit pollué de morceaux de 1985 comme Flexible et It’s Called a Heart, qui n’avaient initialement pas été invités à cette fête noire.

Lire la chronique de Black Celebration sur Sensation Rock.