Gahan, Chandler - à droite - et LeNoble

Knox Chandler - Guitare
Sans doute le rouage essentiel de Paper Monsters. Loin d'être le simple guitariste de maître Dave, Knox Chandler lui a composé toutes les musiques de Paper monsters, a joué du clavier et s'est chargé des guitares et des basses de l'album. L'expression des vieux démons de Gahan se mêle parfaitement aux choix inspirés de Chandler concernant les nappes de guitares, mâtinées tantôt d'ambiances synthétiques en demi-teintes, tantôt de rythmes blues rageurs. Il semble que l'adéquation musique/parole n'a pu être possible que grâce à l'amitié de longue date qui lie les deux hommes (Chandler avait déjà participé à l'album Exciter en tant que violoncelliste sur When the body speaks). Une amitié que Dave mentionne fréquemment dans les différentes interviews qu'il a pu donner, ajoutant même que c'est grâce à Knox qu'il a eu le courage de se lancer dans l'aventure d'un album solo.

Avant de prêter main forte à Gahan, Chandler a roulé sa bosse et ses chemises à jabot dans son groupe les Psychedelic Furs. Mais c'est surtout avec ses rôles de musicien d'appoint auprès de grands groupes anglais et américains qu'il s'est fait connaître. En effet, il a participé aux derniers concerts donnés par Siouxsie and the Banshees (dans lesquels il peut faire des merveilles) et a travaillé avec R.E.M. (sur l'album Automatic for the people) et Tricky. Mais, même s'il a joué avec des artistes très différents, Knox Chandler a toujours réussi à imposer un jeu de guitare très personnel : très précis et aérien, il sait être inventif même lorsqu'il reprend des morceaux archi connus.

Victor Indrizzo batterie et chœurs
Batteur sur 3 morceaux de Paper Monsters (A little Piece, Black and blue again et Hidden houses) et sur la tournée solo, le new-yorkais Victor Indrizzo est un ami intime de Dave depuis que celui-ci s'est installé aux Etats-Unis. Il n'est pas non plus un total inconnu pour les fans de Depeche Mode, puisqu'il était crédité sur l'album ULTRA pour les percussions sur Barrel of a gun et It's no good (le pauvre Victor se voit d'ailleurs renommé en “Endrizzio” sur le booklet de l'album !). Il avait également accompagné Dave Gahan sur le tribute de Roxy Music, Dream Home Heartaches, pour la reprise de A song for Europe qui date de 1999.

A l'instar de Knox Chandler, Victor Indrizzo est un musicien de session très apprécié par des artistes d'horizons bien différents. En effet, il fait le grand écart entre des chanteuses décalées (Macy Gray et Liz Phair), des artistes inventifs et imprévisibles (le loufoque Beck ou le trop méconnu Daniel Lanois) et des jeunes rockeuses en herbe au son aseptisé (Avril Lavigne et Stacie Orrico). Quelle souplesse ! L'expérience de Victor Indrizzo fait qu'il peut s'adapter à tous les styles de morceaux. Son jeu live ne perd rien de sa qualité et permet même de grandes envolées sur A little Piece ou Goodbye. Seuls ses “backing vocals” laissent à désirer et tiennent davantage du beuglement. Martin, reviens !

Martyn LeNoble - basse
Le groupe de GahanC'est le bassiste du groupe, facilement identifiable grâce à (à cause de) son sourire ravageur. La vie de LeNoble est un vrai roman à base de “Sex, drugs and rock'n roll”. Martyn (à prononcer à la française), le néerlandais, a joué, depuis son arrivée aux Etats-Unis à l'âge de 20 ans, dans un nombre impressionnant de combos au rock musclé. Au début des années 90, il fréquente Perry Farrell, le leader d'un des groupes préférés de Dave Gahan, Jane's addiction, qui vient juste, à cette période, de saborder le groupe. Ils décident de former Porno for Pyros. La musique de ces joyeux drilles est orientée metal, agrémentée de grooves funk. Porno for Pyros connaît un joli succès aux Etats-Unis, notamment grâce à leurs concerts où l'on peut croiser des ballerines et des cracheurs de feu !

En plein enregistrement du second album des PFP, Martyn quitte le groupe. A partir de ce moment, il va enchaîner les combos comme d'autres enfilent les perles. Il aide tout d'abord Scott Weiland (ex Stone Temple Pilot) à finir son album solo. Puis, il rejoint Driz où officie un certain Victor Indrizzo. Il jouera par la suite pour The Cult sur l'album Beyond Good and Evil, Daniel Lanois, Marianne Faithfull, Sheryl Crow et bien d'autres avant de rejoindre Jane's addiction qui vient de renaître des ses cendres en 2001. Il quitte pourtant le groupe un an après, en pleine tournée, la drogue l'empêchant, une fois de plus, de faire correctement son travail. La rumeur prétend que le groupe Metallica a proposé à Martyn de les rejoindre pour faire face au départ de leur bassiste Jason Newsted. Il aurait décliné l'invitation, arguant qu'il préférait se consacrer à sa musique.

Finalement, on le retrouve cette année sur la tournée de Gahan (il n'a pas participé à l'album). Martyn LeNoble a-t-il besoin d'argent pour se lancer dans une carrière solo (c'est une maladie contagieuse apparemment !) ? Toujours est-il que sa présence sur scène est très appréciable et apporte un vrai plus aux shows, ne serait-ce parce que Depeche Mode n'a jamais fait appel à un bassiste sur scène.

Vincent Jones Clavier et chœur
A l'instar de Martyn LeNoble, Vincent Jones accompagne Dave comme claviériste juste sur la tournée. Il a également un parcours artistique des plus éclectiques puisqu'il a joué avec des artistes aussi divers que le sirupeux Bryan Adams, la “hype” Pink, les enragés de Monster Magnet (qui étaient présents sur le tribute For the masses avec leur reprise de Black Celebration) ou les peinturlurés de Mudvayne. Mais Vincent Jones n'est pas qu'un simple musicien. Il est aussi producteur et ingénieur du son. Il a exercé ses talents avec son propre groupe The Grapes of wrath, dans un style pop-rock, ou avec Mystery Machine, combos inconnus au bataillon. C'est peut-être pour cela qu'il se retrouve à faire le larbin pour des artistes plus renommés ?

La présence sur scène de ce sosie de Moby ne fait pas spécialement parler les foules. Jones assure le minimum syndical (toujours plus que notre cher Fletch, me direz-vous) mais son jeu n'apporte rien de plus aux chansons de Gahan ou de Depeche Mode. N'est pas Alan Wilder qui veut !