Daniel Miller est le fondateur et le patron de Mute Records, sur lequel sont sortis tous les albums de Depeche Mode à l'exception du tout nouveau Delta Machine. On doit à Miller la sortie du premier single de Depeche Mode en 1981. Il a a également co-produit les 5 premiers albums du groupe et continue à agir en tant que caisse de résonance pour tous leurs albums à ce jour, entretenant une relation sur le long terme avec le groupe. On parle parfois de lui comme du membre invisible de Depeche Mode. Avec ses mots, il se penche sur les 13 albums du groupe, offrant des points de vue clés et de nombreuses anecdotes.

Speak & Spell (1981)

C'est la première fois qu'on passait beaucoup de temps en studio ensemble, et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à mesurer l'étendue de leur talent, quand j'ai vu comment ils assemblaient les morceaux. A l'époque, Vince Clarke était le leader du groupe. Dave Gahan était le chanteur et c'était Vince qui écrivait les chansons, qui s'occupait des arrangements. On doit à Martin Gore beaucoup de mélodies, mais c'était vraiment le groupe de Vince à l'époque car il était l'élément moteur derrière tout ça. Je crois que Fletch Andrew Fletcher et Martin aimaient tout ça, mais il me semble qu'ils ne se sont investis sérieusement à temps plein que plus tard. Dave était tout nouveau, il venait de passer une audition pour entrer dans le groupe ; les trois autres ce connaissaient déjà, les regarder travailler était vraiment intéressant. Nous avons tous beaucoup appris en créant ce disque. On s'est bien amusé et tout cela est allé très vite. C'est le seul disque que Vince a fait avec eux, il porte sa marque.

A Broken Frame (1982)

Vince venait de quitter le groupe et l'exaltation du moment nous a dicté de continuer l'aventure. Le groupe savait que Martin pouvait écrire des chansons, car il l'avait fait dans de précédents groupes. C'était un peu comme repartir d'une page blanche. Les chansons allaient être enregistrées différemment car Vince avait dès le début une idée bien précise, au contraire de Martin. Avec ce dernier c'était plutôt, « voici les paroles, voilà la mélodie. Essayons de nous y mettre ». L'enregistrement était également très différent car à l'époque, il n'y avait pas de MIDI, de combinaisons, toutes les pistes étaient enregistrées séparément et il fallait bien commencer par quelque chose. Je crois que certains des éléments les plus expérimentaux du groupe sont apparus sur A Broken Frame, ce qui n'était pas pour me déplaire. Ils faisaient de la pop mais étaient aussi dans la musique expérimentale, Martin tout particulièrement, et ça commençait à transpirer dans des morceaux comme « Monument ».

J'ai le souvenir de Martin qui lisait un livre bizarre en studio, une sorte de bouquin qui parlait de prophétie. Et à la page de sa date de naissance, il a lu « Nothing to fear ». C'est devenu le titre d'un de leurs morceaux et ça a rendu Martin très optimiste quant au futur. A Broken Frame est un disque de transition. Et même si ce n'est pas leur meilleur album, il est extrêmement important par sa réalisation et la confiance que tout le monde a emmagasiné. C'est à ce moment que les gens ont commencé à croire au futur du groupe.

Construction Time Again (1983)

Cet album fut un véritable bond en avant. Jusqu'ici, on avait toujours travaillé aux studios Blackwing, situés dans le sud-est de Londres. C'était vraiment un super studio avec deux très bons ingénieurs du son. Néanmoins, on a décidé de travailler ailleurs, simplement pour se retrouver dans un autre cadre. On a finalement travaillé dans le studio de John Foxx, The Garden, qui a hélas fermé il y a peu. Le studio se trouvait à Shoreditch, qui est maintenant un des endroits à la mode de Londres, mais à l'époque c'était vraiment en friche. Grâce à John Foxx, on a rencontré Gareth Jones, qui va devenir un collaborateur sur le long terme. Ils avaient travaillé ensemble sur Metamatic, le premier album solo de John Foxx. Gareth travaillera sur quatre albums de Depeche Mode.

C'est pendant la création de ce disque que nous nous sommes initiés au sampling, une technique qui va prendre une part prépondérante dans le son des albums suivants. On ne samplait pas des disques, on samplait des sons qu'on trouvait, ou des jouets qui faisaient de la musique. Martin se pointait avec des jouets ou des instruments étranges et on les enregistrait, les samplait, on bidouillait. Il faut aussi préciser qu'on a terminé le disque et le mix aux Studios Hansa à Berlin. Gareth, qui avait déménagé à Berlin et travaillait là-bas, nous a invité, on s'est dit « Pourquoi pas ? ». Beaucoup de nouveauté pendant Construction Time Again, donc. A cette période, Martin a rencontré une fille allemande et il a déménagé à Berlin pour vivre un temps avec elle. Ça nous a rapproché de Berlin.

Some Great Reward (1984)

Ce disque a vraiment été réalisé dans la continuité du processus entamé pendant Construction Time Again. Cette fois-ci, l'objectif était plus de développer certaines idées que d'innover. Plusieurs changements entamés avec Construction Time Again furent amplifiés avec Some Great Reward. On utilisait la même technologie mais de façon plus expérimentale.

« People Are People » est sorti comme single avant-coureur de l'album en mars 1984. On s'est rendu spécialement à Berlin pour travailler spécifiquement sur ce single qui va permettre au groupe de percer aux Etats-Unis, en atteignant le top 40, un étape importante donc.

Black Celebration (1986)

J'ai été inquiet dès les premières sessions de Black Celebration. J'avais peur qu'on se répète, pas tant musicalement que dans nos méthodes de travail. J'étais un peu frustré de ne pas arriver à orienter les gars sur d'autres méthodes, d'autres façons de bosser. C'était mon rôle en tant que producteur, et je n'ai pas pu le faire autant que j'aurais aimé. Je commandais dans une certaine mesure. Je suis admirateur du réalisateur allemand Werner Herzog et de ses méthodes de travail. Je connaissais ses méthodes vaguement et j'ai essayé de les appliquer à la musique. Je crois que je voulais faire vivre l'album. On n'avait pas de jour de repos, ça a peut-être été une erreur. Chaque heure de notre temps debout était consacré au disque et à rien d'autre. On prenait peut-être une bière avant d'aller se coucher mais c'était tout.

Je voulais de l'intensité, car j'avais l'impression qu'on en manquait. Speak & Spell était bourré d'intensité car on l'avait réalisé rapidement et Construction Time Again en avait beaucoup grâce à toute la nouveauté qui l'entourait. Some Great Reward n'est pas mou, mais disons que je le ressentais moins précis. Même si cet album est vraiment bon, le processus de création ne fut pas aussi satisfaisant. A la fin, tout le monde était crevé à un point que ça ne fonctionnait plus.

Je suis satisfait de Black Celebration, mais ce ne fut pas une expérience très heureuse, même si ce n'était pas censé être une expérience heureuse ! C'est à ce moment qu'on a décidé qu'il fallait trouver quelqu'un pour bosser en studio, car nous avions fait notre temps. Il y a peu d'équipes qui travaillent ensemble pendant cinq albums, je suis heureux qu'on l'ait fait. Mute a eu du succès grâce à Depeche Mode, Yazoo, Nick Cave puis Erasure, mais je n'avais pas vraiment signé de nouveaux artistes. Je sentais que j'avais envie de travailler le label, et le groupe avait de son côté besoin de changement. C'était une bonne décision mais ça ne m'a pas empêché de travailler avec eux par la suite, et ce jusqu'à ce jour.

Music For the Masses (1987)

On a choisi le producteur – Dave Bascombe – ensemble car on a apprécié le son qu'il avait apporté à Tears For Fears et d'autres choses qu'il a pu faire. Cette fois on ne souhaitait pas travailler à Berlin mais on ne voulait pas non plus retourner à Londres. On a finalement trouvé un studio très bien à Paris.

J'y suis allé les deux premiers jours pour m'assurer que tout le monde se sentait bien et ça roulait. Je me souviens que ça m'a enlevé un poids énorme des épaules, je n'allais pas passer les six prochains mois en studio. Je me revois sortir du studio, dehors il faisait beau et je me sentais vraiment bien.

Les chansons étaient excellentes. Alan Wilder a été impliqué dans tous les albums de Depeche Mode depuis Construction Time Again jusqu'à ce qu'il quitte le groupe. Sa contribution fut importante, il était à la pointe de la technologie et techniquement c'était le meilleur musicien du groupe. C'est pendant Music For the Masses qu'il est devenu autonome. Martin était l'auteur-compositeur, mais ça ne lui plaisait pas plus que ça de rester planté en studio pendant plusieurs heures à peaufiner des détails. Dave se concentrait sur le chant et Fletch donnait toujours de bons avis. Chacun avait son rôle spécifique. Dave Bascombe était bon lorsqu'il s'agissait de traduire les idées en quelque chose de concret, le tout formait une bonne équipe. Alan aimait être en studio, il aimait les mêmes choses que moi, peaufiner les sons, bidouiller, expérimenter, il était très présent sur ces disques.

Violator (1989)

C'est Flood qui a produit Violator et François Kervorkian qui l'a mixé. C'était une idée brillante de les faire travailler ensemble et je suis toujours fier de ça aujourd'hui. François venait de mixer Electric Cafe de Kraftwerk et je le connaissais car il avait déjà fait des remixes pour nous. J'avais déjà beaucoup travaillé avec Flood, il avait produit Erasure, Nick Cave, Fad Gadget et c'était mon pote. Je pensais qu'on avait besoin d'une autre perspective et Flood est très bon au niveau technique, très musical et très ouvert. Il n'est pas de ceux qui disent « Ça doit être fait comme ça ». Il est plutôt du genre « Comment peut-on faire différemment ? » Il était en osmose avec la mentalité du groupe et avec la mienne.

On a commencé par faire « Personal Jesus » à Milan. Il fallait avoir terminé le morceau rapidement, c'est ce qu'on a fait de façon un peu expérimentale. C'était vraiment un super morceau dès le début. Il y a eu quelques discussions au sein du groupe pour savoir si ça devait être le single. Pour moi, Personal Jesus était le single, sans contestation possible. Tout d'abord parce que ce morceau pouvait prêter à controverse, ensuite parce qu'il était différent de tout ce qu'on avait pu faire auparavant avec son côté bluesy. Je crois que certains membres du groupe étaient nerveux à propos des paroles, de leur interprétation mais ça s'est avéré être le bon choix.

« Enjoy the Silence » était au début une chanson lente, presque une balade dans sa version demo mais Alan et Flood se sont dit qu'il y avait quelque chose à faire en accélérant le tempo. Martin était contre cette idée car c'était sa chanson et il l'entendait de la sorte mais il a dit : « OK, allez-y et on verra bien. » Je me souviens être allé les voir en studio et Fletch et Martin étaient vraiment excités me disant « Dan, on doit te passer ce morceau ! » On est allé dans une des petites pièces à côté du studio, ils m'ont passé « Enjoy the Silence » qui était à moitié achevée et j'ai tout de suite pensé «  ça va être énorme ». C'était vraiment la chanson pop parfaite. Il s'agissait de la version que Martin avait écrit et qu'Alan et Flood avaient travaillé.

Ensuite c'est François qui a mixé le disque à Londres, c'est un super mec, je l'aime, c'est une des personnes les plus intenses que je connaisse. Il devait travailler 18 heures par jour, je crois qu'il a eu au moins 3 ingénieurs différents qui ne pouvaient pas encaisser la charge de travail. Il est tellement pointilleux et brillant, il a fait de Violator un grand disque.

La seule chose, c'est que je n'étais pas heureux avec « Enjoy the Silence » telle qu'elle était. J'étais bloqué sur la demo. J'avais entendu la version rough que le groupe avait faite et dans ma tête, elle devait sonner de la sorte. Je leur ai dit, « J'adore l'album mais je ne sens pas « Enjoy the Silence » comme ça. Puis-je essayer de la mixer avec quelqu'un d'autre ? C'est ce que j'ai fait avec Phil Legg, un ingénieur avec qui je travaillais. Ils étaient tellement crevés par l'enregistrement de l'album qu'ils m'ont répondu « OK, comme tu veux » et ils ont utilisé cette version.

Songs of Faith and Devotion (1993)

L'album piège. Quand vous passez de un ou deux millions de disques vendus à dix millions, que vous le vouliez ou non, il y a une certaine pression,. Et elle ne venait pas de moi ou des proches du groupes. Plein de choses sont arrivés aux membres du groupe pendant et après le World Violation Tour et avant Songs of Faith and Devotion. Ils n'ont jamais changé en tant que personnes, ils avaient toujours les pieds sur terre mais on les a élevé au rang de superstars et les gens réagissent différemment dans ces situations. Dave a eu beaucoup de problèmes à l'époque. Ils sont arrivés pour faire Songs of Faith and Devotion avec des morceaux, mais pas forcément avec une idée claire de ce que ça allait donner. Sans compter toute cette pression.

On a continué avec cette idée d'enregistrer dans différents pays. Cette fois, ce fut l'Espagne mais impossible de trouver un studio qui nous plaise. On a donc décidé de louer une grosse maison dans un quartier bourgeois et clos et de Madrid et on a construit le studio dedans. J'y suis allé au bout de deux semaines, l'ambiance était sinistre. Ils ne travaillaient pas ensemble comme c'est habituellement le cas dans un groupe. Il y avait Martin et Fletch, adeptes de la pause canapé où ils lisaient la presse à scandale. Alan était dans une autre chambre à s'exercer à la batterie. Un des ingénieurs son dormait les pieds sur la console. Dave restait dans sa chambre à peindre, rideaux tirés. Flood essayait d'obtenir le son qu'il pouvait. L'atmosphère était vraiment terrible, empoisonnée. Et rien ne se passait, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient et dans quelle direction ils allaient.

Malgré tout cela, ce disque est devenu l'album de Depeche Mode préféré pour plein de gens. Mais nous n'avons presque rien gardé de notre expérience en Espagne. Ensuite ils sont allés à Hambourg où ils se sont montrés plus actifs, puis à Londres pour le mix fait par Mark Stent, un mixeur qui montait à l'époque. Il est aujourd'hui une véritable pointure.

ULTRA (1997)

Avec Ultra, les problèmes de Dave, que tout le monde connait, ont continué. Ce qu'on a décidé, c'était de tenter de faire un pas vers la réalisation d'un disque. On s'est dit : « On ne fait pas un album, on fait un EP ». Car projeter un album était mettre trop de pression sur les épaules de tout le monde. On a décidé de travailler avec Tim Simenon, qui avait été artiste au sein de Mute sous le nom de Bomb the Bass. Il était aussi ami du groupe et grand fan de Depeche Mode. C'est un producteur de talent mais il était bien plus jeune que le groupe.

Tout le monde se sentait faible et fragile, mais on voulait avancer. Je ne sais pas comment, mais c'est devenu un album. Je crois qu'il y avait juste un blocage psychologique. Parler de EP au début du projet était simplement plus facile. Ultra a de très bons morceaux mais ce n'est pas leur meilleur album. Comme A Broken Frame, c'est un disque de transition. Le groupe était surement en transition dans leurs vies personnelles respectives. Au niveau musical, Alan avait quitté le groupe et son poids avait été très important jusqu'à Songs of Faith and Devotion. Il y avait comme un vide. Martin devait s'investir plus en studio. Bref, pour plein de raisons Ultra reste un album de transition.

Exciter (2001)

On retrouve le groupe soudé comme un seul homme. Les choses étaient bien plus claires pour Exciter. On a travaillé avec Mark Bell qui est un très bon producteur LFO. Le groupe est influencé par différents types de musique, mais Martin est le vrai meneur musical du groupe, donc on entend les choses qui l'influencent sur ce disque. Surtout qu'à l'époque il écrivait toutes les chansons. Désormais, Dave écrit également, donc la situation a légèrement changé. Exciter est formé de beaucoup de sons électroniques, une sorte de techno expérimentale qui marchait à l'époque. C'est pourquoi on a voulu que Mark Bell soit impliqué. Mon sentiment était que Depeche Mode était de retour en tant que groupe.

Playing the Angel (2005)

La chose dont je me souviens le mieux au sujet de l'enregistrement de Playing the Angel est l'attentat à Londres le 7 juillet 2005. Le groupe enregistrait dans le West End, en plein coeur des évènements. Je leur ai demandé « Voulez-vous vous arrêter quelques jours » ? Ils ont répondu : « Non, on continue ».

Il s'agit d'un disque important pour le groupe, pas seulement à cause des tubes. Playing the Angel est le premier album sur lequel ils ont travaillé avec Ben Hillier, qui a produit les trois derniers albums avec eux, et ce fut une expérience vraiment enrichissante pour Martin et pour moi. On tire souvent le meilleur de Martin quand on le pousse. Un truc comme le riff de guitare de « Enjoy the Silence » est venu à la dernière minute. Je voulais quelqu'un qui puisse le pousser en studio, tirer le meilleur de lui et je crois que Ben a fait un très bon travail dans ce domaine. C'est important car si Martin se laisse aller, il a tendance à s'éloigner du projet. Plus trop maintenant, mais c'était le cas à l'époque. Il fait ce qui lui plait, en gros travailler la chanson, mais quand il s'agit d'obtenir les cinq derniers % du morceau, il a besoin d'être poussé. Et c'était mon objectif pour ce disque d'avoir quelqu'un capable d'obtenir cela.

Sounds of the Universe (2009)

Des trois derniers disques, je crois que c'est l'album dont je suis le moins satisfait. Sounds of the Universe est un très bon album mais à mon avis pas aussi bon que Playing the Angel ou Delta Machine.

Delta Machine (2013)

Un des éléments clés des deux derniers albums est qu'Alan n'est plus là et que Martin s'implique plus dans le son des disques. Quand j'écoute les demos de Delta Machine, je me dis qu'elles sonnent bien. Avant, les demos de Martin étaient plutôt sommaires. Elles étaient bonnes mais pas forcément en accord avec le son de l'album. Il y a plusieurs choses qui participent au son d'un disque, mais ces demos définissent bien le son de l'album, ce qui me plait et j'étais partisan de coller à ce son. C'est très minimaliste, très clavier analogique, chaud avec un feeling blues également. On retrouve sur cet album un condensé de nombreuses idées qu'ils ont eu dans le passé.

C'est dur pour moi d'écouter ces disques et d'être vraiment objectif, car chaque morceau a son histoire. C'est encore plus vrai pour les cinq premiers albums, ceux sur lesquels j'ai travaillé. Je me souviens de tout sur ces albums. Quand je les écoute, je pense « Bon sang, je me souviens de ce son... » Du coup je ne sais pas quel est mon album préféré. J'aime Delta Machine car il est récent et frais et que nous sommes allés où nous voulions. J'écoute A Broken Frame et je trouve qu'il y a de grands moments, il y a des grands moments sur chaque album. C'est presque trop personnel.

Cette page est une traduction de l'article paru sur le site electronicbeats en mars 2013. Les fautes d'orthographes sont cadeaux.